Le dernier cinéma X de Paris lance un cycle virtuel de films érotiques et féministes

Publié le Jeudi 25 Février 2021
Pauline Machado
Par Pauline Machado Journaliste
Pauline s’empare aussi bien de sujets lifestyle, sexo et société, qu’elle remanie et décrypte avec un angle féministe, y injectant le savoir d’expert·e·s et le témoignage de voix concernées. Elle écrit depuis bientôt trois ans pour Terrafemina.
"Une dernière fois", d'Olympe de G, diffusé au Beverley le 5 mars sur la 25e heure.
"Une dernière fois", d'Olympe de G, diffusé au Beverley le 5 mars sur la 25e heure.
Les cinémas sont fermés ? Vive le cinéma virtuel ! Le Berverley, dernière salle X de Paris fermée en février 2019, revient avec la programmation d'un cycle de films érotiques et féministes en ligne. On vous en dit plus.
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On le croyait définitivement clos, il revient pour nous divertir de la meilleure des façons. Le Beverley, ce cinéma X mythique et dernière salle parisienne du genre, saisit l'occasion du Covid-19 et de l'impossibilité de se faire une toile pour organiser un événement réjouissant (et jouissif) : un cycle virtuel de films érotiques et féministes, qui se tient du 13 février au 8 mars 2021. De quoi occuper nos longues soirées d'hiver, plombées par un couvre-feu interminable.

Au programme, des oeuvres vintage les samedis (Dans la chaleur de Saint-Tropez, de Gérard Kikoïne le 27 février, La Vitrine du Plaisir, du même réalisateur et avec Brigitte Lahaie le 6 mars), des longs-métrages de réalisatrices féministes (Une dernière fois, d'Olympe de G, diffusé le 5 mars, qui met là aussi en scène Brigitte Lahaie dans le rôle d'un femme de 70 ans qui veut faire l'amour avant de se suicider), une soirée courts-métrages, des inédits... et tous les autres jours, une sélection produite par l'illustre pornographe Erika Lust, qui fait du cul libéré d'un male gaze réducteur son inspiration première.

Mais ce n'est pas tout : on trouvera aussi en ligne des séances-débats animées par Gérard Kikoïne et le patron du Beverley, Maurice Laroche, des documentaires de société et des cartes roses à des invités mystères, détaille le blog de critiques ciné Chaos Reigns.

Un agenda qui nous ravit, et qui nous permet par la même occasion de découvrir la plateforme qui l'héberge, la 25e heure.

La 25e heure, c'est quoi ?

Fondée en 2012, la société de production et de distribution la 25e heure devient en mars 2020 une salle de cinéma virtuelle. Le principe est simple : on se rend sur le site, on s'inscrit, et on choisit une séance parmi celles proposées par les établissements localisés de 5 à 50 kilomètres autour de chez soi. On profite et, bonus, on peut même participer ensuite à une discussion avec l'équipe - réalisateur·rice, acteur·rice, scénariste... de quoi rendre nos petits écrans nettement plus satisfaisants, en attendant de se retrouver en face du grand.

"Nous avons reçu quelques grands noms : Edwy Plenel, Hubert Reeves, Pierre Salavdori ou Bruno Podalydès sont intervenus pour ces débats", se félicite le co-fondateur Pierre-Emmanuel Le Goff auprès de Sortir à Paris. "Nous avons mis en place un système spécial pour que tout le monde puisse participer sans que les intervenants ne parlent en même temps et se coupent la parole. Le public pose des questions via un chat en live, intégré au logiciel de vidéo. Le fait de ne pas prendre la parole directement permet aussi aux plus timides de s'exprimer sur des sujets parfois délicats".

Autre avantage non négligeable : la démarche écolo derrière le projet. Au-delà du choix conscient des films ("Notre programmation se concentre sur des films aux messages forts, comme l'environnement, le changement, les migrants ou le rapport au corps", explique le responsable), La 25e heure a réussi à limiter son empreinte carbone liée à la diffusion de films en ligne.

Une recette qui plait sans aucun doute, puisqu'entre son lancement au printemps et novembre dernier, 60 000 connexions avaient été enregistrées.