"Une victime de plus" : la lettre déchirante de la mère de Lucas, 13 ans, après son suicide

Publié le Vendredi 13 Janvier 2023
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
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Lucas, 13 ans, a mis fin à ces jours le 7 janvier dernier, à son domicile familial de Golbey, dans les Vosges. Le collégien aurait été victime d'un harcèlement scolaire virulent et d'insultes homophobes. Sa mère a rédigé une lettre bouleversante.
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"Laissez-moi pleurer dignement mon fils". La mère de Lucas a souhaité s'exprimer après la tragédie. Son fils de 13 ans a mis fin à ces jours le 7 janvier dernier, au domicile familial de Golbey, dans les Vosges. Un drame qui aurait été la conséquence d'un harcèlement scolaire virulent notamment constitué d'insultes homophobes.

A l'antenne de BFMTV le 12 janvier, une amie de la mère de famille a décidé de lire une lettre écrite par cette dernière afin de rendre hommage à son enfant. Des mots poignants. La mère de famille y écrit d'emblée : "Lucas, notre petit homme, est une victime de plus". Et pose les grandes questions.

"Combien de marches blanches, combien d'enfants en souffrance et de familles cruellement touchées, de frères et soeurs amputés faudra-t-il encore pour que des actions concrètes soient enfin mises en place dans les lieux où chaque enfant a le droit à une scolarité sans harcèlement ?", interroge effectivement la lettre.

"Laissez-moi du temps pour trouver les mots"

Une séquence émouvante qui questionne directement l'efficacité de l'Education nationale et de l'Etat face au fléau du harcèlement scolaire. Une remise en question nécessaire, dans une société où près d'un enfant sur 10 est harcelé chaque année à l'école.

Selon les chiffres du gouvernement, 2,6 % d'élèves subiraient en France une "forte multivictimation" qui peut être apparentée à du harcèlement scolaire, et ce dès le stade du CM1-CM2. 5,6 % des collégiens en sont victimes, ainsi que 1,3 % des lycéens. Mais le suicide de Lucas pose également la question des initiatives à déployer pour combattre activement l'homophobie au sein des écoles, collèges ou lycées. Un sujet qui semble encore trop tabou, malgré les alertes des associations LGBTQ.

Quelques jours après le suicide de Lucas, une enquête a été ouverte par le commissariat d'Épinal, ainsi qu'une cellule psychologique au sein du collège Louis Armand, où étudiait le jeune garçon, à destination des élèves et des professeurs. Les obsèques de l'adolescent auront lieu le 14 janvier à Épinal.

"Je vous en prie, laissez-moi pleurer dignement mon fils, laissez-moi du temps pour trouver les mots et la force nécessaire pour m'exprimer. Je peux vous assurer que le jour où je serai prête, je ne vous lâcherai plus, je consacrerai ma vie à continuer le combat de Lucas", s'est encore exprimée la mère de famille endeuillée.