Nuhanciam : des cosmétiques au service des peaux noires et métissées

Publié le Lundi 15 Avril 2013
Nuhanciam : des cosmétiques au service des peaux noires et métissées
Nuhanciam : des cosmétiques au service des peaux noires et métissées
À 48 ans, Muriel Berradia n’a pas hésité à abandonner un emploi stable et un salaire confortable pour réaliser son rêve : créer une marque de cosmétiques adaptés à ses besoins. De ce pari audacieux est née Nuhanciam, une ligne de soins destinés aux peaux mates à foncées. Rencontre avec une chef d’entreprise qui n’a pas froid aux yeux.
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Elle aurait pu se contenter de son poste d’acheteuse ou de responsable des achats chez Nina Ricci, Carven et Caudalie, les groupes cosmétiques au sein desquels elle a fait carrière pendant plus de 20 ans. Elle a préféré tout plaquer pour réaliser son rêve : créer une ligne des soins adaptée à sa peau mate. À 48 ans, Muriel Berradia est la créatrice de Nuhanciam, une marque de produits de beauté destinée aux peaux mates à foncées. « Les femmes de couleur ont des besoins très particuliers. Leur peau résiste bien aux rayons du soleil et au vieillissement cutané mais est sujette aux tâches pigmentaires », explique la créatrice d’origine indienne, qui ne s’est pas lancée seule dans l’aventure. Elle l’avoue sans rougir, sa marque n’aurait jamais vu le jour sans l’aide de son ami - rencontré chez Caudalie -, et associé, Jocelyn Bariteau. « C’est un chimiste expérimenté et je lui dois la formulation de nos produits. Il a créé des cosmétiques dont 92% des ingrédients sont d’origine naturelle et sans paraben. »

Force Femmes a été un autre soutien de poids. Dès le départ, l’association accompagne la quadragénaire, l’aidant à construire son projet, à choisir une structure juridique ou à créer son site Internet. Un parcours parfois semé d’embûches. En pleine recherche de financement « pour avoir un fond de trésorerie au démarrage de l’activité, les portes des banques se sont fermées », se souvient-elle. Loin de se décourager, les deux associés investissent alors leurs économies : 50 000 euros chacun. Finalement, après une étude de marché minutieuse, le gommage, le sérum anti-tâche et la première crème hydratante Nuhanciam sont prêts en juin 2010. Il faudra attendre 6 mois supplémentaires avant qu’ils n’apparaissent sur le marché ; le temps nécessaire à un laboratoire indépendant pour réaliser des tests de tolérance et d’efficacité sous contrôle dermatologique.

« Cette aventure n’est pas une erreur, mes clientes me le prouvent chaque jour »

Deux ans plus tard la marque, présente en pharmacie, parapharmacies et dans les boutiques dédiées à la beauté multiculturelle, revendique 120 points de vente en France métropolitaine et 150 à l’international. Les clientes, elles, « sont toujours plus nombreuses. Près de 10 000 fans sont inscrits sur la page Facebook de Nuhanciam », assure la lauréate 2011 du prix Force Femmes. En perpétuel développement, la jeune société qui propose désormais cinq produits, s’apprête à lancer un nouveau soin en septembre prochain. Et ses projets ne s’arrêtent pas là. « Nous aimerions être présents chez des distributeurs tels que Séphora ou Marionnaud, atteindre les 500 000 euros de chiffres d’affaires cette année et, surtout, continuer à développer des produits cosmétiques qui plaisent à nos clientes. Ce sont mes premières critiques. Elles me prouvent chaque jour que cette reconversion n’était pas une erreur ». Et Si c’était à refaire ? Muriel Berradia est catégorique : elle ne changerait rien.  

Ses conseils

-    Savoir s’entourer
-    Bien définir son projet et monter un plan de financement solide
-    Aller chercher ses clients et être à leur écoute

Sa bio

3 novembre 1964 : Naissance à Paris (17e)
1989 et 1992 : Naissance de ses deux fils
2009 : Décision de créer une marque de cosmétique
Janvier 2011 : Lancement de la ligne de soin Nuhanciam


Retrouvez nos portraits de créateurs d'entreprise chaque lundi dans Le Parisien Economie

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