Entretiens : les questions-pièges des boîtes les plus désirables du monde

Publié le Jeudi 17 Janvier 2013
Entretiens : les questions-pièges des boîtes les plus désirables du monde
Entretiens : les questions-pièges des boîtes les plus désirables du monde
Assaillis de candidatures, les recruteurs des sociétés les plus convoitées de la planète rivalisent d'imagination pour repérer les perles rares. Insolites, métaphysiques, énigmatique et, le plus souvent, quasi absurdes… ces questions-pièges ont le mérite sans doute d'assurer un écrémage efficace. Florilège, à l'occasion de la sortie de l'ouvrage de William Poundstone, « Etes-vous assez intelligent pour travailler chez Google ? ».
À lire aussi

- Chez Google : « Quelle quantité de papier hygiénique faudrait-il pour recouvrir entièrement un Etat des Etats-Unis ? »

- Chez Microsoft : « Un homme a poussé sa voiture jusqu'à un hôtel et a perdu sa fortune. Que s'est-il passé ? » (Réponse : Il jouait au Monopoly)

- Chez Apple : « Que s'est-il passé en 2001 ? » Si vous parlez du 11 septembre, la réponse sera considérée comme acceptable mais pas correcte. Les réponses attendues étant « la sortie du 1er ipod » et « l'ouverture du 1er Apple Store » (vous le saurez).

- La plus classique, chez Google : « Pourquoi les plaques d'égout sont-elles rondes ? » (réponse : parce qu'une plaque d'égout ronde, contrairement à une plaque carrée, ne peut pas tomber dans le trou. »

- Chez Bank of America : « Si vous étiez un personnage de dessin animé, lequel seriez-vous et pourquoi ? » (un candidat ayant répondu « l'ours Yogi » a été applaudi et embauché sur le champs sans jamais savoir pourquoi...)

- Chez Morgan Stanley : « Quelle est la racine carrée de 0,01 ? » (facile : 0,1)

- Chez J.P. Morgan : « Quelle est la valeur de pi ? » (pour info, c'est le nombre de décimales que vous serez capable de citer qui sera considéré comme révélateur).

- Chez Nordstrom, on élimine plus de 90% des candidates avec un simple test en trois lignes :

• La candidate porte-t-elle du noir ?

• Porte-t-elle des chaussures à talons ?

• Porte-t-elle une montre ?

Si les 3 réponses à ces questions ne sont pas « oui », elle n'a aucune chance d'être retenue car ne se conformant pas au « code vestimentaire secret » (tout un concept...).

- Chez Bloomberg LP, on vous fera compter le nombre de fois où apparaît une lettre, en majuscule ou minuscule, dans un paragraphe donné d'un texte.

- Chez Whole Food : « Décrivez votre meilleur "dernier repas" »

- Chez Expedia : « Si vous pouviez faire du camping n'importe où, où dresseriez-vous votre tente ? »

- Un grand classique d'Oxford et Cambridge : « Comment pèseriez-vous votre tête ? » (ne cherchez pas, la réponse tient en plusieurs pages denses...)

- Chez General Motors : « Combien y a-t-il de stations-services aux Etats-Unis ? »

- Chez Apple : « Combien y a-t-il d'éboueurs aux Etats-Unis ? »

- Chez J.P. Morgan : « Combien de balles de golf tiendraient dans un stade ? »

- Chez Google : « Combien fabrique-t-on d'aspirateurs par an ? »

- Chez Microsoft : « Comment fabrique-t-on les M&M's ? »

- Chez Google : « Vous prenez le télésiège au bas de la montagne et allez jusqu'au sommet. Quelle fraction de sièges croisez-vous ? »

« Débile ! », « absolument pas représentatif de ce que peut apporter le candidat à l'entreprise », « à côté de la plaque »… vous êtes certainement nombreux, à la lecture de ces quelques exemples, à dénigrer ces techniques de recrutement mises au point par le Top 100*. Pourtant, selon eux, les questions insolites cherchent à évaluer une qualité dont toutes les entreprises ont besoin, mais que bien peu savent mesurer : la capacité d'innovation. Énigmes classiques logiques, questions intuitives, énigmes sollicitant la pensée latérale, questions comportementales classiques (comme « Quel est le plus grand échec de votre vie ? »)... Chaque type de question « déstabilisante » est en réalité consciencieusement classé par catégorie, chacune ayant pour objectif de tester un aspect précis du candidat.

Et si, pour certaines, il vaut mieux être ingénieur pour pouvoir y répondre, pour d'autres, le vrai secret est d'être capable d'estimer, plus que de donner un résultat précis et, surtout, de ne pas se laisser déstabiliser par des recruteurs formés à être totalement apathiques, ainsi que l'explique de manière très précise William Poudstone dans son ouvrage**.

« Les questions d'entretiens insolites sont un mème, comme une blague ou une vidéo virale. C'est leur capacité à retenir l'attention, plutôt que la preuve de leur efficacité, qui les maintient en circulation », ajoute-t-il. C'est clair. Le sujet vous intéresse ? Lisez son ouvrage, truffé d'énigmes (avec leurs réponses !), d'anecdotes, de chiffres et de réflexions sur la nouvelle économie et les systèmes de recrutement dans leur ensemble.

*Top 100 des entreprises les plus désirables établies par Fortune

** "Êtes-vous assez intelligent pour travailler chez Google", de William Poudstone, publié chez Jean-Claude Lattès.

Bonus

Comment se rattraper si l'entretien tourne mal ?

1. Evitez les blancs absolument

2. Reformulez la question

3. Réduisez les ambiguïtés

4. Expliquez pourquoi la réponse évidente est fausse

5. Utilisez l'analogie