Référendum : le gouvernement grec soutient Papandréou

Publié le Mercredi 02 Novembre 2011
Le référendum sur le plan de sauvetage de la Grèce annoncé par Georges Papandréou a fait, hier, l'effet d'une bombe. En effet, alors que l’Europe se croyait sortie d’affaires, elle vient de replonger dans l'instabilité, d’autant que, passé l’effet de surprise, le gouvernement grec a approuvé à l'unanimité la décision de son Premier ministre.
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Jeudi dernier, au terme d'une longue nuit de tractations à Bruxelles, le Président Nicolas Sarkozy était persuadé d’avoir accompli une mission impossible. En effet, avec le soutien d’Angela Merkel, il avait obtenu l’accord des participants à ce conseil européen de la dernière chance, pour la mise en place d’un troisième plan de sauvetage visant à régler le problème de la crise grecque et à recapitaliser les banques. L’annonce de Georges Papandréou de soumettre ce plan de sauvetage à un référendum a donc provoqué une véritable onde de choc. D’autant que le Premier ministre grec a pris cette décision sans prévenir quiconque : ni ses homologues européens ni même son ministre de l’économie. « Avec ce référendum, la Grèce sera plus forte au sein de l’Europe », s’est-il simplement justifié.

Redonner la parole au peuple grec
Pour le gouvernement grec, qui a approuvé à l’unanimité la tenue de ce référendum, lors d’une session extraordinaire dans la nuit de mardi à mercredi, ce dernier permettra de redonner la parole à un peuple soumis, depuis deux ans, à des réformes drastiques (baisse des salaires et des pensions, hausses d’impôts, privatisations, réduction du nombre de fonctionnaires, etc.). Dans un communiqué diffusé hier soir, le gouvernement a d’ailleurs affirmé que le référendum donnera un mandat clair sur la participation des Grecs à l’Europe et à l’euro, et leur transférera, par la même occasion la responsabilité de cette énième cure d’austérité.
Côté français, on ne décolère pas. « C’est une décision irresponsable et incompréhensible », pestent les ténors de la majorité. Quant au chef de l’Etat, s’il admet que « donner la parole au peuple est toujours légitime », il soutient que le plan adopté était « la seule voie possible pour résoudre le problème de la dette grecque ».

Un plan de sauvetage plus que nécessaire
Dans un communiqué publié hier après s’être entretenu avec la chancelière allemande, le président français appelle ainsi la Grèce à « mettre en œuvre dans les meilleurs délais » les décisions adoptées par le sommet de Bruxelles, « qui sont aujourd’hui plus que nécessaires ». Nicolas Sarkozy et Angela Merkel exigent de Georges Papandréou qu’il fasse preuve de bonne volonté en adoptant « rapidement une feuille de route » pour appliquer les mesures du plan de rigueur.
Une attitude qui ne fait toutefois pas l’unanimité. « Les déclarations du président Nicolas Sarkozy visent à rassurer les marchés plutôt qu'à répondre à l'attente des citoyens », a notamment réagi Eva Joly (Europe Ecologie-Les Verts). « La décision de Georges Papandréou est courageuse : la seule réponse à la crise c'est une Europe politique et démocratique qui trace une nouvelle voie et qui refuse l'austérité généralisée. Tel est le choix que doivent faire dès demain les gouvernants lors du G20 à Cannes : celui de la démocratie et de la volonté politique ». Car nul doute que le coup d’éclat d’Athènes sera ajouté à l’ordre du jour du G20 qui s’ouvre demain et jusqu’à vendredi à Cannes.

Crédit photo : Le Premier ministre grec Georges Papandréou le 27 octobre 2011 lors d'une allocution télévisée à Athènes - ©AFP PHOTO/www.papandreou.gr

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