Une Marocaine victime de violences conjugales en voie d'expulsion
Publié le 20 septembre 2011 à 15:33
Par La rédaction
Farida Sou, une Marocaine de 43 ans dont le visa était expiré depuis plus de 6 mois, est sous le coup d'une mesure de reconduite à la frontière après qu'elle ait porté plainte pour violences conjugales.
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Sous le coup d'une mesure de reconduite à la frontière, Farida Sou a été remise en liberté par le Tribunal administratif de Bastia. Elle a une semaine pour quitter le territoire.
Le 15 septembre dernier, Farida Sou, Marocaine de 43 ans en situation irrégulière qui résidait à Bastia, s’est rendue au commissariat pour porter plainte contre son ex-compagnon, un Français d’origine marocaine. Elle l’accusait de lui avoir donné des coups de couteau et venait chercher protection auprès de la police. Après l’avoir envoyée à l’hôpital de Bastia pour constater les coups reçus, les policiers s’étaient rendu compte que son visa était expiré depuis plus de 6 mois et l’avaient placée en garde à vue, avant de la placer en rétention administrative dans un local à Marseille dans l'attente de la décision du tribunal.

Réaction indignée de la Ligue des droits de l’Homme
Plusieurs associations dénoncent la mesure d’expulsion à l’encontre de Farida Sou et demandent la régularisation de sa situation. Ainsi la Ligue des droits de l’Homme se déclare « choquée » par rapport à cette affaire. « Il est proprement scandaleux qu’en portant plainte pour violences Farida Sou voit sa demande de protection se transformer en menace », s’indigne André Paccou, membre du comité central de la Ligue des droits de l’Homme et porte-parole de la LDH Corse. « Ce type de réaction des pouvoirs publics est une autorisation implicite d’user de la violence contre les sans-papiers, que ce soit dans le cadre privé ou dans celui de l’entreprise, s’inquiète-t-il. S’il n’est pas possible pour les personnes en situation irrégulière de faire prévaloir un minimum de droits, alors c’est que la République fonctionne à l’envers ». De plus, suite à l’avis d’expulsion du territoire, la plainte originale pour violence conjugale a été classée sans suite. « Il s’agit d’un exemple terrible pour les femmes victimes de violences conjugales. Cette situation n’est pas acceptable du point de vue de la morale et est dangereuse pour les victimes », juge-t-il.

Marion Roucheux

Crédit photo : AFP/Archives

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