Couple : tous les hommes cherchent la mère

Publié le Mardi 01 Octobre 2013
Couple : tous les hommes cherchent la mère
Couple : tous les hommes cherchent la mère
Qu'ils soient fieffés séducteurs ou grands fidèles, tous les hommes « cherchent la mère » à travers leurs relations amoureuses. Les clés pour gérer ces fils à maman avec notre experte sexo Sophie Bramly.
À lire aussi


Si les femmes peuvent s'emporter de l'inconstance des séducteurs à chercher sans cesse ce qu'ils ne trouvent pas, loisir leur est donné ici de s'attarder sur une facette commune aux grands séducteurs comme aux fidèles : l'opiniâtreté à vouloir retrouver leur mère (ou dans les cas malheureux, leur extrême opposé).

Que les critères soient physiques (les plus faciles à reconnaître) ou qu'ils relèvent du simple trait de caractère, les faits sont là : l'homme, quelle que soit la façon dont il s'envisage, cherche inlassablement les traces de son enfance.

Les femmes délaissées pour de plus jeunes qu'elles s'alarment souvent de l'injustice de l'âge, pourtant ce n'est pas nécessairement le besoin d'une nouvelle jeunesse qui motive le départ. Si la nouvelle partenaire est souvent une jeune et conforme copie de la précédente, c'est avant tout pour retrouver ce que la partenaire antécédente a cessé de donner : une admiration sans borne pour ce qu'ils sont, une empathie permanente et des marques de douceur qui sont en tous points semblables à ce que la plupart des mères offrent à leurs fils, les récriminations en moins. Pour le neurobiologiste Jean-Pol Tassin, nos histoires d'amour ne sont rien d'autre qu'une recherche active du lien maternel : « Dès la naissance, un rapport à la mère basé sur la recherche de plaisirs sensoriels se crée. Avec ce premier rapport hédoniste, l'enfant au cours de son développement se bâtit ce que l'on peut appeler un "bassin attracteur" : il intègre petit à petit ses satisfactions premières et va passer sa vie à rechercher chez les autres des stimuli analogues. »

Selon lui, les individus rencontrent l'amour à la naissance et ensuite ne font qu'évoluer, en particulier à l'adolescence où l'afflux d'hormones bouleverse tant, or chez l'homme, pour des raisons psychologiques, sexualité et amour sont liés. La capacité propre à l'homme de créer, dès ses 18 mois atteints, des liens de perception entre deux événements différés grâce à un cortex préfrontal important, conjugués à la dopamine, la sérotonine et la noradrénaline, sont les marques essentielles qui distinguent les humains du monde animal (et permettent par ailleurs le langage, la réflexion, la création...). L'être humain cherche ainsi à obtenir une forme de contentement, et la relation à l'autre - sur ce principe - n'est rien d'autre qu'une permutation du lien avec la mère sur l'être désiré. Si le rapport avec la mère a été houleux, difficile ou douloureux, c'est une personne aux critères opposés qui sera recherchée, et ce contraste reste bien en lien avec la mère, il ne s'agit pas d'une absence de liens mais d'une inversion négatif/positif. Dans le comportement amoureux, l'activité psychique particulière à l'homme prend le dessus sur le neurophysiologique, (la bonne réponse du corps à une situation), ce qui donne une note toute particulière à chaque histoire amoureuse.

Dans tous les cas de figure, la recette qui consisterait à connaître le dosage exact d'attentions bienveillantes (maternantes), en évitant de basculer vers les reproches acariâtres sur les petites négligences du quotidien, ne pourrait être fiable : chaque parcours a son histoire, chaque mère sa façon particulière d'élever ses fils, chaque rencontre a sa saveur singulière, mais dans les moments de tensions, il n'est jamais inutile de se souvenir que le petit enfant à l'intérieur du grand homme participe à la conversation...