Sexe : quand la sodomie sort de l'ombre

Publié le Mardi 09 Décembre 2014
Sexe : quand la sodomie sort de l'ombre
Sexe : quand la sodomie sort de l'ombre
Tout le monde en parle mais seule 37% des femmes disent l'avoir essayé, et beaucoup moins avouent l'apprécier. Qu'en est-il de la sodomie en 2014 ? Quels sont ses bienfaits, et comment l'apprécier lorsqu'on veut se lancer ? Sophie Bramly, notre experte sexo, vous livre les secrets de l'acte divin.
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Autrefois décrite comme une abjection, la sodomie sort de l’ombre et gagne petit à petit des « parts de marché », au gré d’alternances entre films porno spécialisés, articles sexo en quête de sensations transgressives, et insultes urbaines, car « se faire enculer », à force d’être entendu ici ou là dans la rue participe aussi à la banalisation de l’acte. Ou presque. Car par où commencer pour décrire l’acte poliment ?

Il faut d’abord dire que si dans la Grèce Antique la sodomie était réservée aux hommes dominants (c’était une pratique de maître à esclave), les femmes y ont vite trouvé un intérêt, les vierges gardant ainsi leur hymen intact jusqu’au mariage, les autres trouvant là un moyen de contraception efficace. De tous temps, les hommes y ont trouvé d’autres avantages : le sphincter enserrant la base de la hampe, il agit ainsi comme un « cockring » (anneau pénien) naturel en maintenant fermement l’érection et la prolongeant. Aujourd’hui où, pour la plupart des femmes occidentales, les questions pratiques sont réglées, ce sont les injonctions des médias qui les poussent de plus en plus à s’interroger sur le coït anal.

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L'appréhension souvent à l'origine de la douleur

La  première appréhension féminine à l’égard de cette pratique est généralement d’ordre hygiéniste : ne pouvant voir leur propre anus les femmes rechignent à offrir un orifice qu’elles ne contrôlent pas : est-il propre ? est-il désirable ? Un partenaire qui s’intéresse à cette porte dérobée sait à quoi s’attendre. Par ailleurs, le sexe restant au niveau de l’ampoule rectale qui est vide de matière lorsque le transit intestinal est normal, il est peu probable qu’il rencontre des résidus. Vient ensuite la question de la douleur. Le sphincter ne lubrifiant pas, il faut compenser par beaucoup de salive ou mieux encore du lubrifiant (certains contiennent un gel anesthésiant pour faciliter la pénétration) et demander au partenaire de pénétrer progressivement.

Mais c’est surtout l’appréhension qui rend la dilatation du sphincter difficile et peut causer une souffrance. Pour faciliter la pénétration, certaines positions sont plus recommandées que d’autres. En général, c’est la levrette qui est conseillée, la femme pouvant contrôler la pénétration centimètre par centimètre. Celles qui se trouveraient trop soumises dans cette position ou qui trouvent plus d’excitation à jouir les yeux dans les yeux, peuvent se placer sur le partenaire, dans la position dite d’Andromaque, qui permet tout aussi bien de contrôler la profondeur de la pénétration et son rythme.

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Une décharge de jouissance

Si le corps était une machine théorique, aucune femme ne pourrait jouir d’être sodomisée. L’anus est une des zones les plus innervées du corps,  mais il est loin du clitoris, lequel déclenche la plupart des différents orgasmes féminins. Alors que chez les hommes la pénétration anale stimule la prostate capable de déclencher de puissants orgasmes, chez la femme, c’est surtout un plaisir psychologique très fort qui se répercute dans les zones génitales et provoque une décharge de jouissance.


Sans rechercher l’orgasme à tous prix, le coït anal est une véritable source de plaisirs, à condition d’en avoir le désir et d’être en confiance totale avec le partenaire. Si 37 % des françaises l’ont essayé au moins une fois dans leur vie, la pratique reste occasionnelle et transgressive, et c’est peut-être précisément pour cela qu’elle a quelque chose de magique, de mystérieux, ou peut-être même de divin …