Lio est notre marraine féministe à toutes et tous. Dans cet extrait éloquent, elle fait l'éloge de la grève du sexe. Car la chanteuse sexagénaire est abstinente depuis longtemps. A l'instar d'Ovidie, elle promeut le régime anti mecs.
La grève du sexe pour combattre le patriarcat. Valorisée par des stars et soutiens du mouvement #MeToo comme Alyssa Milano et Bette Midler, la grève du sexe est un grand classique des luttes féministes.
L'interprète sororale et engagée le scande sur le plateau de C à vous, le talk show fameux de Babeth Lemoine : "C'est vrai que j'ai arrêté de faire l'amour avec des hommes. On est en tant que femmes profondément incarnées. Mon corps me dicte des choses et j'ai décidé de l'écouter. C'est pour cela que je ne couche plus".
Ecouter ce qui suit est de première importance. Il faut tendre l'oreille.
Lio est féministe et fière de l'être. Sa grève du sexe est un combat politique.
L'écho d'une longue tradition en vérité. Car cela fait des décennies que la grève du sexe est une initiative qui permet de lutter pour l'égalité et de dénoncer les violences patriarcales.
A Boomerang auprès d'Augustin Trapenard la chanteuse explique par ailleurs que les hommes exigent toujours des femmes une rétribution "trop forte" et c'est pour contrer cela qu'elle a décidé de dire adieu au sexe avec les hommes. C'est une fatigue mentale qu'elle aborde, mais aussi une riposte contre la misogynie ambiante. Le corps des femmes n'est pas un objet qu'on use et qu'on jette.
"Dans un monde capitaliste et hétéro-patriarcal où tout se retrouve marchandisé. Surtout le corps des femmes, ne serait-ce que métaphoriquement, au sein du couple. La grève du sexe, une tradition intensément politique, et millénaire, vise à dénoncer les maux de la société des hommes ! "Il y en a que ça blesse visiblement si fort d’envisager que plaire aux hommes n’est pas la finalité absolue pour une femme", a analysé à l'unisson Pénélope Bagieu, l'autrice de bandes dessinées féministes. Elle n'a pas tort.", a-t-on écrit sur Terrafemina à ce sujet.
"Stopper tout coït hétéro dans la vie de tous les jours, tout désir de séduire les hommes, tout acte sexuel en compagnie de ces messieurs. Une expérience sur laquelle elle est beaucoup revenue et qui cristallise énormément de formes de militances féministes : la grève du sexe, une longue tradition politique, le rapport au regard masculin, les enjeux de séduction, l'acte sexuel ou "capital sexuel" comme composante de la condition féminine", a-t-on poursuivi dans notre analyse.
Ovidie pense la même chose. Elle en parle très bien.
Dans une tribune publiée sur le site de l'Obs, elle expliquait en outre quelques années avant cette prise de parole, très controversée : "Le sexe est au coeur de transactions économico-affectives, c'est un fait, ça s'appelle le patriarcat et ça n'a malheureusement toujours pas été aboli. Dans un monde parfaitement égalitaire, les femmes pourront avoir des rapports sexuels pour elles-mêmes. Dans ce monde égalitaire, il n'existera plus de dissymétrie de plaisir, et les hommes hétérosexuels se sentiront concernés par les droits reproductifs sans que nous ayons besoin de faire ceinture".