Quitter Montréal pour Paris avec un bébé : cette maman débrouillarde témoigne

Publié le Vendredi 24 Avril 2015
Originaire de Montréal, Fannie Dionne est doctorante en Histoire. Afin de réaliser son mémoire, c'est avec bébé et conjoint qu'elle s'est embarquée dans une folle aventure parisienne pour un périple de quatre mois. Comment concilier rythme professionnel et familial ? Portrait d'une chef de l'organisation.
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"Partir longtemps, louer grand mais louer petit suffit largement lorsque l'on reste peu. C'est plus approprié au budget". Depuis janvier 2015, Fannie Dionne a quitté son Montréal natal pour Paris. Durée du périple : quatre mois. Dans ses bagages, son conjoint, doctorant en bio-informatique, et... son fils, Félix-Antoine, 19 mois. À 27 ans, la jeune femme, chroniqueuse sur plusieurs sites, prépare un doctorat d'Histoire dans le but – peut-être – d'enseigner un jour, "parce que j'aime ça partager et l'Histoire, c'est important", explique-t-elle.

Et c'est d'ailleurs pour cette raison qu'elle a plié bagages, laissant amis, famille et grande maison pour un petit F2 en plein coeur de Paris. Comme elle le raconte sur le blog participatif TPLMoms, l'adaptation ne s'est pas faite aisément.

"Pour être sûrs d'être là en janvier afin de poursuivre mes recherches, nous avons commencé toutes les démarches administratives... en juillet !", détaille celle qui a apprendre à combiner son rôle de mère avec celui d'experte en administratif.

Car tout n'a pas toujours été simple : recommandations de l'université de McGill, à Montréal, pour obtenir les accès aux archives de la Bibliothèque Nationale de France, préparation des visas... "Mon conjoint a d'ailleurs reçu son visa en décembre pour janvier, un peu plus et nous ne partions pas", se souvient Fannie, maintenant amusée par l'incroyable sens du timing dont il a fallu faire preuve.

Trouver un moyen de faire garder son enfant

Avec ses petites économies et ses bourses d'études, le jeune couple avait pour mission de trouver un logement proche de tout et une nounou rentrant dans ses critères : à proximité, qui accepterait de prendre l'enfant pour une courte durée. Et dans son cas, Internet et bouche-à-oreille lui ont permis de trouver LA perle rare à trente minutes en métro.

"Le matin, je gère Félix-Antoine car mon compagnon part tôt pour son stage. C'est d'ailleurs ce qui lui permet de passer du temps avec notre fils ensuite", rapporte Fannie. "La plus grosse partie de notre budget passe dans la garde du petit. Il reste chez la gardienne de 9h30 à 17h30. A Montréal on en a pour 165 dollars au mois alors qu'ici on approche les 900€ (environ 1206 dollars canadiens, ndlr)", ajoute-t-elle. A Paris comme dans d'autres villes de France, la pénurie de places en crèche conduit les couples à solliciter des nourrices dont les services sont très demandés. Les prix ont plutôt tendance à flamber malgré la réglementation.

"En complément de revenus, nous avons réussi à faire louer notre maison pour deux mois, ce qui nous aide un peu vu que tout est plus cher ici", poursuit Fannie. Une façon pour la petite famille de garder la tête hors de l'eau. "C'est sensiblement les mêmes prix qu'à Montréal mais, avec les taux de change, on paye plus cher mis à par le pain, le fromage et le vin qui ne coûtent rien", confie-t-elle en riant, une pointe de regret dans la voix concédant toutefois que le – vrai - sirop d'érable lui manque terriblement.

Une belle expérience

Au terme de son séjour en France, la chercheuse dresse un bilan positif de son expérience, même si le quotidien n'a pas toujours été facile à gérer. "C'est une belle expérience de vie pour nous d'avoir vécu ici pendant quatre mois mais sur le long terme, loin de nos proches et jeunes parents à Paris, ça ne serait pas possible". Paris n'est pas la capitale la plus "Bébé-Friendly" qui soit, déplore Fannie qui pointe notamment du doigt les difficultés rencontrées dans les transports ou les restaurants.

Capture écran Facebook.
Capture écran Facebook.

"Lorsque je sors quelque part avec mon fils, je sais que je me prépare à un parcours du combattant. Les étroits couloirs des métros parisiens plein de marches et les wagons toujours bondés laissent fatalement de côté les poussettes", détaille-t-elle. Mais au-delà des escaliers, des chaises hautes ("que seule les grandes chaînes de restauration semblent posséder"), ou des tables à langer trop souvent absentes, la Canadienne a tout de même choisi de garder de beaux souvenirs de son séjour organisé au millimètre près : celui des premiers pas de son fils ici et des photos qu'elle a pu prendre de lui dans les parcs, et qui ne sont pas sans rappeler celles que ses parents avaient fait d'elle quand elle était enfant... à Paris !

Jessica Bitimi, Clémence Rochefort et Deborah Koslowski.

Dossier réalisé en partenariat avec les étudiants de l'Institut européen de journalisme.

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