"Il faut souffrir pour être belle" : 8 tendances beauté très douloureuses qui ont marqué l'histoire

Publié le Lundi 28 Décembre 2015
Anaïs Orieul
Par Anaïs Orieul Journaliste
8 tendances beauté très douloureuses qui ont marqué l'histoire
8 tendances beauté très douloureuses qui ont marqué l'histoire
Longtemps, les femmes ont altéré leur apparence pour entrer dans les canons de beauté de l'époque. Des pieds bandés aux corsets en passant par le réducteur de menton, zoom sur 8 tendances beauté complètement sadiques qui ont marqué l'histoire au féminin.
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1/Les pieds bandés

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Née au début du Xe siècle en Chine, la coutume des pieds bandés est restée pendant plus d'un millénaire le symbole ultime de la féminité pour bon nombre de Chinoises. Mais pour atteindre cet idéal, il fallait passer par une douleur physique très intense. Le bandage des pieds commençait à l'âge de cinq ou six ans et nécessitait environ deux années de calvaire pour que leur taille atteigne environ 7,5 centimètres. D'abord trempés dans de l'eau chaude et des herbes médicinales, les orteils des petites filles – à l'exception du gros – étaient ensuite pliés contre la plante du pied et tenus 24/24 par des bandages et des chaussures pointus. Ainsi, la forme que prenait le pied était-elle censée représenter un bouton de lotus. Interdite par le gouvernement en 1912, la pratique des pieds bandés a pourtant continué pendant quelques années encore. Outre les orteils nécrosés et les lésions articulaires, on estime à 10% le taux de mortalité chez les jeunes Chinoises des suites d'une septicémie.

2/Le corset

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Une silhouette en forme de sablier, une taille ultra fine et une poitrine soutenue, voilà ce que promettait le corset. Apparu pour la première fois à la cour d'Espagne au XVIe siècle (Renaissance), cet accessoire ultra rigide a modelé le corps de la femme jusqu'au début du XXe siècle. Durant plusieurs décennies, dames et demoiselles ont donc enduré les pires souffrances pour la finesse de leur taille : organes comprimés, capacités pulmonaires diminuées, côtes déplacées, muscles atrophiés, constipation ou encore malaises dû au manque d'air. Remisé au placard aux alentours des années 1910, le corset a malheureusement fait un retour remarqué ces dernières années. Jessica Alba, Kate Middleton et surtout Kim Kardashian n'ont ainsi pas hésité à vanter les mérites du "régime corset". Décrié par les spécialistes, ce "court-circuit gastrique" fait pourtant de plus en plus d'adeptes parmi les jeunes femmes qui rêvent des courbes surnaturelles de la célèbre Kim K.

3/Les gouttes de Belladone

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On le sait aujourd'hui, la Belladone est une plante très toxique, ses baies noires contenant de l'atropine. Mais celle que l'on surnomme la cerise du diable a pourtant longtemps été étroitement liée à la femme. Au Moyen-Âge, on racontait ainsi que les sorcières mélangeaient la Belladone à d'autres plantes toxiques pour créer une pommade. Une fois appliqué sur la peau, ce baume leur donnait alors l'impression de pouvoir voler ou de parler à Satan lui-même. Plus tard, à la Renaissance, la Belladone est devenue l'atout beauté des Italiennes. Ces dernières préparaient des gouttes à base des baies noires de la plante qu'elles pressaient ensuite dans leurs yeux. Les gouttes dilataient leurs pupilles et leur prodiguaient de profonds yeux noirs censés donner une illusion de pureté et d'innocence. C'est d'ailleurs de cette pratique que vient le nom de la fleur, "Belladonna" voulant dire "belle femme" en italien. Si cette tendance beauté véhicule une certaine aura de mystère, elle n'en reste pas moins douloureuse. Les gouttes de Belladone pouvaient provoquer le strabisme, l'incapacité à se concentrer sur des objets, des palpitations cardiaques, et une possible et irrévocable perte de la vue.

4/Le fard au plomb

Élisabeth 1re d'Angleterre
Élisabeth 1re d'Angleterre

Au XVIe et XVIIe siècle, les femmes veulent plus que tout ressembler à la reine Élisabeth 1re d'Angleterre. Comme la souveraine, elles s'appliquent ainsi sur le visage un fard blanc épais à base de céruse – ou carbonate de plomb – et de vinaigre. Résultat ? Un teint très pâle mais aussi la possibilité de camoufler les traces laissées par la petite variole. Au XVIIIe siècle, les marques de cosmétiques vont même jusqu'à commercialiser des fards au plomb comme le "Bloom of Ninon de l'Enclos" (inspiré de la courtisane du même nom. Mais la beauté a un prix et les femmes qui utilisaient ces fards s'empoisonnaient en fait à petit feu tout en souffrant d'effets secondaires peu ragoutants (peau asséchée, constipation, apparition de cheveux gris, douleurs abdominales, paralysie, défaillance des organes). Tout un programme.

5/Le régime à l'arsenic

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L'arsenic est probablement l'un des poisons les plus célèbres. Mais si sa toxicité a été prouvée il y a bien longtemps, cela n'a pas empêché les femmes de l'utiliser comme arme de beauté massive. A la Renaissance (décidément, quelle belle époque), alors que la mode est au front bien dégagé, les dames de la cour décident de s'épiler le visage avec de l'orpiment – ou arsenic jaune. Puis au XIXe siècle, l'utilité de l'arsenic change. Comme le rapporte Mental Floss , le poison se consomme alors en pilule et est censé "donner un teint frais, des yeux brillants et apporter un embonpoint sexy" à celle qui se plie au traitement. Malheureusement, ce qu'on ne disait pas à ces demoiselles, c'est que l'arsenic en gélule les empoisonnait peu à peu et apportait avec lui diarrhée, vomissements, sang dans l'urine, crampes musculaires, douleurs à l'estomac, perte de cheveux et convulsions.

6/Les perruques au saindoux

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Le XVIIIe siècle est marqué par la mort de Louis XIV et l'apparition des Lumières. Et si on visualise assez bien le look de la femme de l'époque - corset, jupons, visage poudré de blanc, postiche XXL – on sait moins que ces dernières allaient jusqu'à badigeonner leurs perruques de saindoux (substance blanche à base de graisse de porc) pour que leurs coiffes en forme de pièce montée tiennent en place. Résultat ? Le saindoux attirait les poux qui attiraient ensuite les rats. A la nuit tombée, les courtisanes et autres femmes de la cour se voyaient donc obligées d'enfermer leurs postiches en cage pour éviter que les rongeurs ne viennent dévorer le tout. Pas forcément douloureux mais pas très hygiénique non plus.

7/Le détecteur de défauts

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Dans le genre objet de torture, je demande le "Beauty Micrometer" de Maksymilian Faktorowicz. En 1909, l'homme lance sa marque de cosmétiques sous le nom de Max Factor, ses produits deviennent vite les meilleurs alliés des stars de cinéma hollywoodiennes et il réussit même à populariser le mot " make-up ". Mais Max Factor n'est pas seulement un entrepreneur richissime, c'est également un innovateur. En 1932, il lance donc le "Beauty Micrometer", un instrument en acier censé repérer les défauts physiques d'une femme, défauts ensuite camouflés à l'aide d'une bonne dose de maquillage. Si vous avez vu Hellraiser et Saw , vous comprenez pourquoi on parle d'objet de torture.

8/L'opération des "pieds obèses"

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On appelle ça la "stiletto surgery" ou "chirurgie de l'escarpin". Pour être à l'aise sur leurs talons de 12, les Américaines n'hésitent plus à passer sur le billard pour se faire injecter du gras dans le talon ou se faire raccourcir ou retirer entièrement des orteils. Cette tendance beauté complètement barbare a fleuri aux États-Unis avec l'arrivée de chausseurs stars comme Christian Louboutin, Manolo Blahnik ou encore Nicholas Kirkwood. Contre nature et extrêmement douloureuse, cette opération censée affiner des "pieds obèses" n'est pas sans danger. Infections et nouvelles opérations imprévues sont ainsi le lot de celles qui n'arrivent pas à trouver chaussure à leurs pieds...