Bactérie tueuse : les Européens boycottent les crudités
Il a suffi d’une petite semaine pour semer la pagaille chez les producteurs agricoles européens. La bactérie E.Coli 0104 a été identifiée, mais on ne connaît toujours pas le légume responsable de sa propagation, ni le pays de provenance des produits infectés. Ce flou contribue à généraliser la psychose et à ralentir voire stopper net la consommation de légumes frais en Europe.
En Allemagne, où l’infection a commencé, la fédération agricole Bauernverband fait état de 4 millions d’euros de pertes par jour pour les maraîchers. Son porte-parole, Joachim Funke, avance même, pour les producteurs de concombre, des baisses de chiffre d'affaires de l’ordre de 80 % voire 90 %, sans parler du gaspillage qui en découle… Les Espagnols de leur côté ont manifesté leur colère face au manque à gagner, depuis que deux filières biologiques de concombres ont été incriminées puis disculpées dans la crise de la bactérie tueuse, promettant de présenter la note de 200 millions d’euros à la Commission européenne, et exigeant de pouvoir faire don de leurs stocks à des organisations caritatives.
Ailleurs en Europe, les producteurs paient aussi les pots cassés de cette crise sanitaire et des messages de vigilance des autorités : les autorités sanitaires allemandes avaient déconseillé la consommation de tomate, de salade, et de concombre. Les Pays-Bas ont dû cesser leurs exportations de légumes, et les producteurs belges évoquent un impact de plus de 3 millions d’euros par semaine. Environ 3 millions d’euros aussi à déplorer par jour côté italien selon le syndicat agricole Coldiretti qui s'inquiète d'une « psychose qui risque d'être dévastatrice pour la santé et pour l'économie ».
En France, Pierre Diot, le représentant des producteurs de tomates et de concombres constate auprès de l’AFP « une panique sur le concombre ». Les ventes auraient chuté de 80 % en quelques jours. Il craint pour la santé des entreprises concernées, alors que le secteur est déjà malmené par des gels tardifs en mars et avril, et par la sécheresse. Reste à savoir ce que Bruxelles pourrait apporter comme réponse à cette crise sanitaire et économique, mais l’UE a déjà prévenu que ses marges de manœuvre étaient limitées…
(Source : AFP)
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