Cette semaine, on fonce voir l'expo sublime de la peintre qui a donné vie à "Portrait de la jeune fille en feu"

Publié le Mardi 18 Juillet 2023
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
Elle est celle sans qui "Portrait de la jeune fille en feu" ne serait vraiment pas pareil. Surtout le "Portrait" en question. La peintre lilloise Hélène Delmaire expose actuellement dans une galerie parisienne, et on y fonce.
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On admire tellement son art qu'on l'avait érigé il y a deux ans déjà parmi notre top des 7 femmes peintres à découvrir absolument sur Instagram. Depuis, Hélène Delmaire n'a cessé de créer. Preuve en est : l'artiste lilloise expose certaines de ses oeuvres jusqu'au 29 juillet 2023 dans une galerie du sixième arrondissement, la Laurence Esnol Gallery (7 Rue Bonaparte).

Son nom ne vous dit peut être rien spontanément, mais vous connaissez forcément Hélène Delmaire. Sans cette peintresse française, Portrait de la jeune fille en feu ne serait pas le même film. Car c'est effectivement cette artiste, aux coups de pinceau si expressifs, qui s'est occupée des toiles qui traversent le chef d'oeuvre de Céline Sciamma. Oeuvre en forme de manifeste féministe, portée par les admirables Adèle Haenel - dont la militance n'a fait que s'accroître ces dernières années - et Noémie Merlant.

On aime les tableaux romantiques et fiévreux, aussi bien riches de sens que sensuels, de cette créatrice qui sait si bien saisir la force des visages et des corps. Un tour à la Laurence Esnol Gallery s'impose donc. Et vite.

"Sublimer avec intensité"

Mais l'art "oversensitive" (comme elle l'écrit elle même sur Instagram) de Hélène Delmaire, au fond, c'est encore la principale concernée qui en parle le mieux : "La fragilité et les éléments typiquement féminins, les fleurs, les couleurs pastel, sont prépondérants dans mon travail, qui cherche à aller au-delà des clichés infantilisants liés à ces notions, en les sublimant, avec intensité, chez les modèles féminins comme masculins".

L'intensité, elle est indéniable dans ces toiles. Visages que l'on cache, mains qui s'agitent, silhouettes qui s'effacent, corps tour à tour figés et insaisissables, traits cinglants qui semblent avoir été décochés sur les faces de certains personnages comme des signatures, les traces d'un passage éphémère...

Un profond onirisme se dégage de ces oeuvres à l'intention toute féministe - déployer d'autres visions de la féminité, ou des féminités, pour mieux dire leur richesse, leur pluralité, leur présence vive dans notre imaginaire, leur caractère constamment changeant également. C'est encore tout l'art du portrait qui se retrouve redéfini, remodelé, l'espace de ces songes hyper graphiques qui interrogent notre regard, et tutoient notre inconscient.

Un voyage pictural, obsédant comme un rêve.