"Une immense victoire" : un test salivaire pour (enfin) diagnostiquer l'endométriose

Publié le Lundi 14 Février 2022
Pauline Machado
Par Pauline Machado Journaliste
Pauline s’empare aussi bien de sujets lifestyle, sexo et société, qu’elle remanie et décrypte avec un angle féministe, y injectant le savoir d’expert·e·s et le témoignage de voix concernées. Elle écrit depuis bientôt trois ans pour Terrafemina.
"Une immense victoire" : un test salivaire pour (enfin) diagnostiquer l'endométriose
"Une immense victoire" : un test salivaire pour (enfin) diagnostiquer l'endométriose
Le retard de diagnostic de l'endométriose pourrait être largement réduit grâce à ce test salivaire. Un dispositif mis en place en partenariat avec plusieurs CHU qui donne un espoir véritable aux personnes concernées.
À lire aussi

L'endométriose touche 1 femme sur 10 en France. Une proportion conséquente et pourtant, cette maladie gynécologique est longtemps restée particulièrement taboue. Aujourd'hui, les lignes bougent. Les moyens sont débloqués pour la recherche notamment, avec la récente annonce d'une stratégie nationale de lutte contre la maladie de la part d'Emmanuel Macron, et la sensibilisation à laquelle oeuvrent nombreuses associations permet aux patientes d'être davantage prises en charge.

Dernière nouvelle en date à le démontrer : l'invention d'un test salivaire pour détecter l'endométriose. Une "révolution", affirme la chanteuse Imany, qui milite activement pour qu'elle ne reste plus dans l'ombre aux côtés de l'association EndoMind.

"On vous a dit que l'errance médicale était de 8 à 10 ans. C'est à dire qu'entre le moment où tu as mal et le moment où tu sais que tu as une endométriose, il se passe 8 à 10 ans", explique l'artiste. Huit à dix ans où l'on répond aux femmes que si elles ont mal, c'est normal, ajoute-t-elle. Avec ce test, il n'y a que 3 à 4 jours qui te séparent de la vérité, et c'est un miracle".

"Des douleurs même lorsque l'on n'a pas nos règles"

Gwendoline Pasquier, 27 ans, est l'une des participantes d'une étude clinique sur ce nouveau test diagnostic. Elle raconte auprès de France 3 le calvaire qu'elle vit au quotidien : "C'est des douleurs même lorsque l'on n'a pas nos règles, ça dépend vraiment des jours. (...) En début d'année j'ai eu une grosse crise et j'ai dû avoir un arrêt maladie, parce que je ne pouvais pas du tout aller travailler", confie-t-elle.

Grâce à ce dispositif révolutionnaire, elle sait que d'autres personnes concernées pourront échapper au retard de diagnostic, et être plus rapidement soulagées. "Ça permettrait a beaucoup de patientes qui sont en souffrance de savoir si elles sont atteintes par cette pathologie-là, si elles le sont, de se dire que ce n'est pas dans [leur] tête et (...) de pouvoir mettre [en place] un traitement adapté", explique à son tour au service public la Dre Léa Delbos, gynécologue obstétricienne au CHU d'Angers.

Concrètement, comment marche-t-il ? Une fois la salive recueillie, le prélèvement est acheminé dans un laboratoire qui fournira un résultat en 3 à 4 jours. C'est une start-up spécialisée en intelligence artificielle qui a réussi, en partenariat avec plusieurs hôpitaux, d'identifier "une série de biomarqueurs de la maladie, détectable dans la salive", note France 3. L'entreprise attend seulement la validation des autorités sanitaires pour obtenir son remboursement, puis le test sera mis sur le marché.

"Célébrons aujourd'hui", invite Imany, "c'est une immense victoire". Et de conclure, consciente que tout n'est pas gagné : "Mais dès demain, le combat continue".