Société
"Ils m’ont proposé de devenir mes coachs sexuels" : la directrice accusée de violences sexuelles, cette école de cinéma parisienne ferme ses portes
Publié le 24 juin 2025 à 17:00
Par Camille Lamblaut | Journaliste
Camille est spécialisée sur les sujets qui traitent des femmes dans la société. Féministe convaincue et engagée, il paraît même qu'elle dort parfois le poing levé.
L'école Actors Factory a annoncé sa fermeture définitive. Plusieurs témoignages publiés par Mediapart, le 19 juin, accusent sa directrice et des professeurs de "violences sexuelles" et d'"emprise".
"Ils m’ont proposé de devenir mes coachs sexuels" : la directrice accusée de violences sexuelles, cette école de cinéma parisienne ferme ses portes
L'école Actors Factory, qui forme des futur.es acteurs et actrices depuis 2010, a annoncé sa fermeture à la fin du mois de juin. Tiffany Stern, la fondatrice et directrice de l'école, ainsi que son mari, Marc Bendana, et Titouan Gautier, comédien et ancien coach de l'établissement, sont mis en cause. Tous trois sont accusés par d'ancien.nes élèves d'"abus de pouvoir", d'"emprise" et de "violences sexuelles". Les témoignages racontent notamment des fêtes organisées chez la directrice et son mari avec quantité d'alcool et de drogues dures telle que de la MDMA. Tous trois nient les faits.
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Depuis le 19 mai, on lit sur le site de l'école : "Au regard de la conjoncture actuelle, l’Actors Factory fermera ses portes à la fin juin." "La conjoncture actuelle", comme il est écrit de manière volontairement cryptique, fait référence aux multiples accusations de "violences sexuelles", "d'abus de pouvoir" et d'"emprise" portés contre la directrice et certains professeurs de l'établissement. Des faits rapportés par Mediapart, le 19 juin. 

La directrice Tiffany Stern mise en cause

Dans un post Instagram depuis supprimé, l'Actors Factory annonçait "faire face à de graves accusations". Et pour cause, dans les colonnes du média d'enquêtes, on lit une partie de la cinquantaine de témoignages accablants d’ancien·nes élèves. Certains décrivent les "abus de pouvoir" et l’"emprise" exercé par Tiffany Stern, la directrice de l'établissement qu'elle a fondé en 2010. Des faits qui vont jusqu'aux "violences sexuelles" et qui impliquent également son mari, Marc Bendana, ainsi que Titouan Gautier, comédien et ancien coach au sein de l’Actors Factory. 

Fêtes, drogues et alcool

Certains des faits dénoncés auraient eu lieu lors de fêtes organisées au domicile de Tiffany Stern et Marc Bendana. Des fêtes où l'alcool et les drogues dures telles que la MDMA ou encore le protoxyde d’azote (un gaz euphorisant) étaient consommées sans modération et au détriment de la possibilité pour les victimes présumées de consentir aux actes sexuels qui suivaient. 

L'une des élèves, anonymisée sous le prénom d'Elsa et qui avait 22 ans au moment des faits, raconte qu'avant l'une des fêtes en question, "depuis des mois, Tiffany (lui) parlait de sexe". "Elle me disait qu’elle fantasmait sur moi avec son mari, qu’elle aimerait bien qu’il se passe quelque chose, confie-t-elle. (...) J’avais envie d’être choisie, d’avoir son attention. Quand j’ai compris que pour l’obtenir il fallait explorer sa sexualité, je me suis dit que j’allais le faire." 

Des coachs également accusés 

Toujours selon Mediapart, l'école aurait implosée le 8 avril après une réunion organisée en présence de Tiffany Stern, de l’équipe pédagogique de l’école et de tous les membres des promotions actuelles. Une réunion consécutive à trois accusations de "viol" et d'"agression sexuelle" portées par des élèves contre Titouan Gautier et à l'issue de laquelle au moins une trentaine d’élèves et deux coachs ont fait le choix de quitter l’école.

Selon Mediapart, "Tiffany Stern et Titouan Gautier ont depuis été écartés. Marc Bendana gère toujours officieusement les finances de l’école. Tous trois réfutent fermement les accusations qui les visent." Tiffany Stern a répondu par mail aux sollicitations du journal et affirme n’avoir "jamais agressé ni été témoin d’agressions sexuelles à l’encontre de quiconque et dans quelque contexte que ce soit". De son côté, Marc Bendana réfute avoir "été témoin, en 2014 ou à un autre moment, d’une “scène de viol” ou de toute agression sexuelle, dans [s]on appartement ou ailleurs".

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Société cinéma violences sexuelles
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