La séquence, parue pour la première fois sur Youtube en 2018, est hallucinante. Relayée ce 22 août par le compte Twitter L'Extracteur, un collectif "informant sur les dangers de certaines pseudo-alternatives en matière de santé et d'alimentation", elle montre l'une des figures de la naturopathie livrer des propos accablants. Irène Grosjean, 92 ans, y explique ainsi sa "technique" pour faire tomber la fièvre d'une jeune enfant : "le bain de siège à friction de Louis Kuhne".
"Il faut asseoir l'enfant sur une cuvette, et on va mettre des glaçons dedans, de l'eau glacée, très froide, et avec un gant de toilette, frictionner les lèvres, et évidemment on va toucher le clitoris, qui va stimuler le système sympathique et le fortifier", détaille-t-elle sans ciller. Et d'ajouter : "Au début, [elle] ne va pas être très d'accord, parce que ça le gêne" mais "après 10 minutes, la fièvre n'existe plus".
Plus loin, elle évoque une méthode similaire pour les petits garçons, qui serait aussi valable pour les adultes. Méthode qui, de fait, incarne une agression sexuelle sur mineur·es, comme l'épinglent L'Extracteur et Le Parisien dans un article dédié.
Sous le post, des centaines de commentaires révoltés signés, entre autres, de professionnel·les de santé et de scientifique.
Devant l'ampleur de la polémique, Doctolib a décidé de suspendre les rendez-vous de 17 profils de naturopathes précisant avoir été formé·es par Irène Grosjean. A savoir que cette dernière avait déjà été critiquée "pour avoir assuré que le sida et le cancer se soignaient par l'alimentation, ou que l'homosexualité était une pathologie liée à une mauvaise hygiène de vie", rappelle le quotidien.
Un membre du collectif nuance toutefois : "Un naturopathe qui se dit formé par Irène Grosjean n'est pas forcément plus dangereux que les autres". Justement, c'est tout le flou qui règne autour de cette discipline non conventionnelle. "La naturopathie, c'est un ensemble de pratiques qui disent que le corps va se soigner par lui-même avec tout ce qui est naturel. Ça peut passer par l'alimentation, des bains froids, mais aussi l'urinothérapie. Il n'y a pas de consensus. Tout le monde peut y mettre ce qu'il veut."