Les 7 habitudes de travail que partagent les génies

Publié le Lundi 19 Octobre 2015
Audrey Salles-Cook
Par Audrey Salles-Cook journaliste
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Etre un génie, ça ne s'invente pas. Ils sont intelligents, c'est clair. Oui, mais pas seulement...
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Mis à part leur QI d'exception, les génies auraient-ils des points communs qui leur permettraient de développer au mieux leurs capacités ? Et bien apparemment oui, si l'on en croit les récentes découvertes initiées par Mason Curry dans son livre "Daily Rituals: How Artists Work".

Après avoir étudié la routine de 161 artistes, scientifiques et hommes de lettres, il s'est rapidement aperçu que sept habitudes bien précises les rassemblaient.

1. De longues marches à pieds

Non seulement marcher entretient la forme physique, mais en plus, cela aurait le gros avantage de stimuler notre créativité. Nombreux sont les génies qui ne manquaient jamais une occasion de se dégourdir les jambes. Le philosophe Soren Kierkegaard rentrait souvent tellement inspiré de ses balades quotidiennes qu'il se réinstallait illico presto à son bureau, sans prendre le temps d'ôter son manteau ou son chapeau au préalable. Idem pour le célèbre écrivain Charles Dickens, qui s'imposait chaque jour une promenade d'au moins trois heures. Quant au compositeur Piotr Ilitch Tchaïkovski, il était même persuadé que ne pas s'astreindre à ses deux heures de marches habituelles pourrait le rendre malade.

2. La mesure de l'effort

Travailleurs acharnés, les génies ont leur truc à eux pour être productifs. Ainsi, il n'était pas rare que certains d'entre eux chronomètrent leur rapport temps/travail pour être sûr d'en faire assez. C'était le cas du romancier Anthony Trollope, qui n'écrivait peut-être que 3 heures par jour, mais qui se soumettait quoiqu'il arrive à une cadence de 250 mots toutes les 15 minutes. Pour ne pas régresser, l'écrivain Ernest Hemingway calculait également son ratio à chaque séance de travail. Même son de cloche chez le psychologue Burrhus Frederic Skinner, qui reportait carrément sa productivité sur un graphique très technique.

3. Un partenaire dévoué

Quand on est autant accaparé par son oeuvre, il est difficile de se préoccuper des petits détails de la vie de tous les jours. Ainsi, le père de la psychanalyse, Sigmund Freud, a eu beaucoup de chance d'être assisté au quotidien par son épouse Martha. Cette dernière s'occupait de tout et allait même jusqu'à mettre la pâte à dentifrice sur la brosse à dents de son mari, comme le rapporte Mason Currey. D'autres pouvaient même aller encore plus loin pour contenter les lubies de leurs géniaux partenaires, à l'image d'Alice B.Toklas, qui s'évertuait à attirer des vaches dans le champ de vision de sa bien-aimée la poétesse Gertrude Stein. Cette dernière adorait travailler à l'extérieur pour les contempler et trouver ainsi l'inspiration...

Et que dire de la pauvre épouse du compositeur Gustav Mahler, contrainte et forcée d'abandonner sa carrière prometteuse dans la musique pour se concentrer exclusivement sur celle de son mari !

4. Une vie sociale limitée

C'est l'un de ses amants, qui a un jour révélé le mode de vie très spartiate de la brillante Simon de Beauvoir : "Il n'y avait ni fêtes, ni réceptions, ni valeurs bourgeoises... C'était une vie simple et épurée, qui lui permettait de se plonger à corps perdu dans le travail". Un style de vie qu'elle n'est pas la seule à adopter. Dans le genre extrémiste, l'écrivain Marcel Proust décide carrément de se s'exclure de la société en 1910 pour se concentrer sur son oeuvre.

5. Un espace de travail austère

Pas question d'être distrait. Pour mieux travailler, il convenait donc de s'isoler dans le bureau le plus austère possible et ce n'est pas tout ! Afin de ne jamais être dérangé pour un oui ou pour un non, l'écrivain William Faulkner retirait automatiquement la poignée de sa porte, qu'i conservait précieusement dans son bureau. Idem pour Jane Austin, qui interdisait à qui que ce soit d'huiler les gonds de la porte d'entrée, pour être immédiatement prévenue d'une intrusion éventuelle. Et puis il y a ceux qui y vont encore plus fort, comme le romancier Graham Greene, qui louait un espace de travail gardé secret, dont seule sa femme connaissait les coordonnées exactes...

6. S'arrêter en bon chemin

Si vous êtes logiquement du genre à vous donner à fond quand vous êtes inspiré(e), ce n'est pas forcément le cas de tous les génies, bien au contraire. Selon le dramaturge Arthur Miller, mieux valait s'arrêter lorsqu'on avait encore quelque chose à dire. Pour Hemingway, cela permettait de retrouver le fil pour continuer à être prolifique le lendemain. Seul Wolfgang Amadeus Mozart faisait exception à la règle d'après l'auteur du bouquin, qui affirme que le compositeur autrichien était tout bonnement incapable de se ménager. Debout à 6 heures, il allait rarement se mettre au lit avant 1 heure du matin.

7. Séparer le travail de l'administratif

Les grands génies du siècle n'ont jamais vécu à l'heure de la technologie tout azimut. Un avantage de taille, si l'on en croit Mason Curry. Loin d'être dérangés toutes les 10 secondes par un portable qui sonne ou un nouveau mail, ils n'avaient alors à soucier que des répondre à leur correspondance épistolaire. Qui sait, certains d'entre eux seraient peut-être passés à côté de leur génie s'ils avaient vécu à notre époque...

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