Voiles brûlés, cheveux coupés : la mort de Mahsa Amini, goutte d'eau pour les Iraniennes ?

Publié le Mardi 20 Septembre 2022
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
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Voiles brûlés, cheveux coupés... Suite à l'annonce de la mort suspecte de la jeune Mahsa Amini, après son arrestation par la police des moeurs, les Iraniennes font entendre leur révolte.
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Un vent de révolte submerge l'Iran après la mort de la jeune Mahsa Amini, 22 ans. Cette dernière serait décédée suite à cette arrestation par les forces de l'ordre. Elle avait été arrêtée par la police des moeurs à Téhéran au motif qu'elle n'aurait "pas été assez couverte".

La jeune femme serait tombée dans le coma pendant sa garde à vue, avant de mourir le 16 septembre dernier à l'hôpital. De nombreux observateurs, comme l'avocat iranien Saïd Dehghan, dénoncent là "un meurtre", d'autres une mort pour le moins "suspecte". Et alors que des ONG comme Amnesty International alertent, les citoyennes iraniennes, elles, sortent dans la rue. Et manifestent leur colère.

Un vent de révolution

Les Iraniennes se sont réunies dans les rues de Téhéran afin de brûler leur voile, dont le port est obligatoire au sein du pays. Des vidéos de mobilisations ont été abondamment relayées sur les réseaux sociaux. Sur l'une d'elles, une manifestante s'exclame, de manière éloquente : "Notre rêve devient réalité ! Enfin nous brûlons le symbole de notre oppression dans la rue !".

Bien des internautes voient en tout cas là le symbole de la liberté, mais également du courage. Ces images sont saluées à l'international, et bousculent un pays où les droits des femmes sont largement malmenés. Au gré des vidéos, les Iraniennes ne se contentent pas de brûler leur hijab, elles se filment également en train de se couper les cheveux.

"Elles sont jeunes, très jeunes, mais elles sont dans la rue, partout en Iran, elles luttent pour la liberté, pour le droit de ne pas être voilées. Soyons solidaires, partageons leur image", s'est notamment réjoui Farid Vahid, directeur de l'Observatoire de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient de la Fondation Jean Jaurès.

Sortir dans les rues et retirer leur voile afin de protester contre le meurtre présumé de Mahsa Amini est également une manière de dénoncer les "humiliations" faites aux femmes, un terme qui revient volontiers à travers ces élans citoyens.

"Solidarité avec les très courageuses femmes iraniennes qui bravent la police des moeurs en enlevant leur hijab en protestation de la mort de Masha Amini", a conclu l'association féministe #NousToutes. Les prémices d'une révolution ?