Rose McGowan soutient les femmes qui accusent son ex Marilyn Manson de violences sexuelles

Publié le Mercredi 03 Février 2021
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
Rose McGowan après la conférence de presse du procès pour viols et agressions sexuelles d'Harvey Weinstein le 6 janvier 2020.
Rose McGowan après la conférence de presse du procès pour viols et agressions sexuelles d'Harvey Weinstein le 6 janvier 2020.
Dans cette photo : Rose McGowan
"Je suis fière". Sur les réseaux sociaux, l'actrice américaine Rose McGowan, voix majeure du mouvement féministe #MeToo, a tenu à soutenir les nombreuses femmes qui accusent son ancien conjoint, le chanteur Marilyn Manson, de violences sexuelles.
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C'est une voix inspirante qui a pour habitude de porter des messages féministes. Alors que le rockeur Marilyn Manson est accusé d'agressions sexuelles par plusieurs femmes, la comédienne et réalisatrice Rose McGowan, son ex-compagne de 1997 à 2001, est venue apporter son soutien médiatique aux nombreuses victimes présumées du chanteur, suite au témoignage saisissant de l'actrice Evan Rachel Wood.

Sur Instagram, ce visage emblématique du mouvement #MeToo et de la lutte face à "l'ogre" Weinstein a relayé une vidéo, à laquelle s'ajoute une déclaration écrite. "Je suis profondément désolée pour toutes celles qui ont subi les agressions et les tortures mentales de Marilyn Manson. Je suis aux côtés d'Evan Rachel Wood et de celles qui se sont manifestées ou se présenteront. Je suis fière", y affirme-t-elle.

Non contente d'appuyer la démarche de libération de la parole, McGowan fustige l'impunité de ceux qui acceptent la loi du silence.

Et va jusqu'à qualifier l'industrie hollywoodienne... de secte. "L'industrie du divertissement, y compris l'industrie de la musique, est une secte, puisque le culte protège la pourriture qui se trouve au sommet", nous explique-t-elle plus en détail. Avant de conclure : "Et à l'adresse de tous ceux qui ont couvert les monstres, honte à vous".

Le message est passé.

"Ne culpabilisez pas les survivantes"

Et l'actrice n'a pas pour coutume de mâcher ses mots quand il est question d'accusations d'agressions sexuelles. "Le grand complexe de la renommée industrielle [musicale, ndle] choisit qui il protège, et qui il laissera être ses victimes. Pour le profit", poursuit encore l'artiste. Par-delà ces mots acerbes notamment décochés à l'adresse du label Sony, Rose McGowan se permet d'interpeller directement ses followers.

En les sensibilisant plus précisément au sujet du "victim blaming", cette tendance trop généralisée consistant à pointer du doigt les paroles et attitudes des victimes d'agressions sexuelles et de viols, afin de porter à défaut leurs témoignages. "S'il vous plaît, arrêtez avec la question : 'Pourquoi ces femmes ont-elles mis autant de temps à se manifester ?'. C'est une question qui fait honte aux victimes et survivantes, qui les culpabilisent et empêche les potentielles autres de se manifester", insiste en ce sens la comédienne auprès de sa large communauté. A juste titre : le "victim blaming" était déjà légion il y a trois ans, dès les prémices du mouvement #MeToo et les premiers témoignages des victimes d'Harvey Weinstein.

Rose McGowan a par ailleurs souligné qu'elle-même n'avait pas subi de violences lorsqu'elle était en couple avec Manson. Mais cela n'enlève en rien son soutien sororal aux victimes : "Quand il était avec moi, il n'était pas comme ça, mais cela n'a aucune incidence sur le fait qu'il soit comme ça avec les autres avant ou après. Il faut du temps pour se manifester."

Marilyn Manson, qui vient d'être licencié par son label suite aux accusations de violences sexuelles, dément les faits dont il est accusé. "Mes relations intimes ont toujours été entièrement consenties, avec des partenaires en accord. Peu importe comment et pourquoi d'autres choisissent aujourd'hui de déformer le passé, c'est la vérité", a-t-il déclaré. Le musicien n'a toujours pas fait l'objet de poursuites pénales.

- Si vous êtes victime ou témoin de violences conjugales, appelez le 3919. Ce numéro d'écoute national est destiné aux femmes victimes de violences, à leur entourage et aux professionnels concernés. Cet appel est anonyme et gratuit 7 jours sur 7, de 9h à 22h du lundi au vendredi et de 9h à 18h les samedi, dimanche et jours fériés.

- En cas de danger immédiat, appelez la police, la gendarmerie ou les pompiers en composant le 17 ou le 18.