A Genève, les femmes auront droit à une réduc de 20% pour les lieux culturels et sportifs

Offrir aux citoyennes une carte de rabais de 20% sur les entrées des lieux culturels et des centres sportifs de la ville, des salles de gym aux cinémas en passant par les musées. C'est là l'intention d'une motion proposée par la ville de Genève, en Suisse en ce mois de février.

Mais pourquoi 20% ? Car ce chiffre correspond l'écart salarial entre hommes et femmes. Cette réduction cherche ainsi à combler (symboliquement) une inégalité sociale qui perdure. Une motion qui ne date pas d'hier cependant puisque, comme le rappelle le quotidien suisse Blick, elle avait déjà été déposée en 2019 sous l'impulsion des partis de gauche.

Une bonne idée symbolique pour tendre vers l'égalité ?

S'il est encore trop tôt pour le dire, cette décision fait réagir. Proposée au sein du Conseil municipal de Genève ce 8 février, la motion suscite déjà l'indignation de certains responsables politiques. Ainsi, relève le journal national Le Temps, la droite voit là un projet "inconstitutionnel" et une forme de discrimination... contre les hommes. En somme, une "discrimination positive".

"Ce texte discrimine les hommes. À force de vouloir essentialiser l'être humain et présenter les femmes comme des victimes, on divise la société. C'est pire que du communautarisme", fustige ainsi Michèle Roullet, conseillère municipale du Parti libéral-radical. Au sein du PLR, d'aucuns voient encore là une manière de "compenser une discrimination par une autre discrimination".

Des critiques qui en viennent à masquer le principal enjeu du débat, autrement dit les inégalités salariales entre les genres. Mais également, l'inégalité de fréquentation de certains lieux selon les sexes. C'est d'ailleurs ce sur quoi insiste auprès du journal Le Temps Léonore Porchet, membre des Verts et du Conseil national suisse. "Les installations sportives ne sont pas fréquentées par un public majoritairement féminin. Si l'on analyse les budgets des villes et des cantons, l'on se rend compte que l'argent va en priorité là où vont les hommes", épingle-t-elle.

Une motion qui divise donc.