Un abus sexuel transformé en amourette : L'Est Républicain choque Twitter
Publié le 21 juin 2013 à 11:24
Par Marion Roucheux
C'est un article reprenant un fait divers publié dans l'Est Républicain qui a mis le feu aux poudres sur Twitter jeudi soir. Le journaliste y relate l'affaire d’une jeune fille de 13 ans victime d'atteinte sexuelle par un homme de 24 ans, comme celle d'une « donzelle » tombant sous le charme d'un jeune homme « doux et équilibré ». Indignés, des twittos ont dénoncé un papier « hallucinant », qui a finalement été dépublié dans la soirée.
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C’est ce qu’on appelle un very bad buzz. Jeudi soir, Twitter s’indignait d’une seule voix contre un article paru sur le site de l’Est Républicain, intitulé « Des dégâts bien réels de la drague virtuelle ». L’histoire étant celle d’une jeune fille de 13 ans, victime d’atteinte sexuelle par un homme de 24 ans, rencontré sur Internet. « Certes, la donzelle aurait pu plus mal tomber que sur ce jeune homme bien de sa personne, doux et équilibré » : dès la première phrase, le ton de l’article suscite la perplexité. Et le journaliste de l’Est Républicain de présenter la victime comme « une adolescente innocente et fleur bleue » et son agresseur comme « son amant d’une fois – la première qui plus est ». « Et patatras », ce que le journaliste tente de présenter comme une rencontre amoureuse se finit pourtant devant un tribunal, le parquet rappelant « au prévenu l’interdiction de telles relations entre des adultes et mineurs, qui plus est de moins de quinze ans ». « Me Uzan, pour la défense, va souligner que la meilleure chose dans cette affaire est que son client "soit quelqu’un de correct, responsable et repentant qui a pris conscience de ce qu’il avait fait, l’assume et présente ses sincères excuses " », rapporte l’article. L’auteur se désolerait presque de l’issue de cette histoire, indiquant que l’agresseur, « venu demander pardon à la jeune fille et parler avec elle ainsi que la mère de celle-ci », c’est tout de même vu « condamné à 9 mois avec sursis ». « Et le voici désormais inscrit au FIJAIS, fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles », souligne le journaliste.

Twitter fait dépublier l’article qui « présente un viol pédophile comme une amourette malheureuse »

Il n’en fallait pas plus à Twitter pour s’emparer de cet article, les internautes s’indignant devant la façon dont le sujet est traité et la légèreté toute déplacée du ton du papier.



Une indignation qui a vite alerté le modérateur du site web du quotidien régional, qui a répondu par mail aux commentaires au vitriol du twittos Thierry Poetic Lover (@CSPINYOURFACE) : « loin de nous l’intention de minimiser les faits »,  indique l’Est Républicain, qui ajoute que « la qualification d’atteinte sexuelle a été fixée par la justice » et que « le texte voulait alerter justement des dangers d’internet » avant d’admettre enfin que le texte « est assurément maladroit. Nous le retirons. Nos excuses. » Un retrait de l’article qui arrive bien tard et semble ne pas convaincre tous les internautes, choqués de voir qu’un tel papier ait pu être validé en amont par la rédaction :

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