Un tweet violent était posté par un certain @flnm93 le samedi 15 juin dernier à l’encontre de Rokhaya Diallo, militante antiracisme et chroniqueuse chez RTL. Le tweet appelait à violer « cette conne de rokaya ». Un geste grave qui a poussé la jeune femme à porter plainte, comme elle l’a déclaré ce lundi 17 juin à l’AFP. « Je reçois régulièrement des insultes racistes et je ne réagis pas. Mais là, je ne peux pas laisser passer la symbolique du viol », a-t-elle déclaré, estimant qu’« une barre est franchie ».
Ça devient grave RT “@flnm93: @iVerger @RokhayaDiallo il faut violer cette conne de rokaya comme ça fini le racisme...”
— Rokhaya Diallo (@RokhayaDiallo) June 14, 2013Rokhaya Diallo a indiqué faire appel aux services de Me Kevin Grossmann, rappellant que ce dernier avait obtenu la condamnation du journal d’extrême droite Minute pour propos homophobes. La jeune femme a expliqué qu’il était « très impliqué dans la défense du droit de chacun ». Pour elle, cette plainte est un moyen de « couper court au sentiment d’impunité sur les réseaux sociaux », qui entraîne une banalisation des propos haineux, racistes, homophobes ou misogynes.
La militante espère ainsi « créer un précédent », même si elle reconnaît que le chemin risque d’être long : « Nous avons rédigé une lettre adressée à Twitter. Je sais que ce genre de procédure peut être longue, mais cela ne doit décourager personne ».
Rokhaya Diallo est née en 1978 à Paris. Elle est cofondatrice de l’association Les Indivisibles, à l’origine des Y’a Bon Awards, qui épinglent avec humour toute sortie ou cliché raciste depuis 2009. Elle est également l’auteure de Racisme : mode d’emploi, un essai qui dénonce le racisme ordinaire.
Victoria Houssay
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