Patrick Robin : « Le social commerce sera féminin »

Publié le Mercredi 18 Juillet 2012
Patrick Robin : « Le social commerce sera féminin »
Patrick Robin : « Le social commerce sera féminin »
Les femmes, et en particulier les jeunes actives âgées de 25 à 35 ans, sont les championnes du bouche-à-oreille, et de fait les pionnières du social marketing. Un quart d’entre elles communiquent sur leurs achats via leur profil Facebook. L'Observatoire eBay-Terrafemina sur les nouveaux usages du e-commerce s’intéresse à cette cible privilégiée, working girls connectées et impatientes. Décryptage avec Patrick Robin, PDG de l’agence de marketing digital 24h00.fr.
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Terrafemina : D’après les résultats de l’Observatoire eBay-Terrafemina sur les nouveaux usages du e-commerce, les jeunes actives achètent plus fréquemment en ligne que les femmes, elles utilisent une plus grande variété de supports et s’ouvrent à plus de sites. Les jeunes actives sont-elles les « early adopters » du e-commerce ?

Patrick Robin : J’observe que l’un des points sur lequel les jeunes actives se distinguent fortement des autres femmes concerne l’hypermobilité : 17% ont déjà effectué un achat avec leur téléphone (contre 10% des femmes). Sur cet aspect, elles sont résolument les « early adopters » du e-commerce, c’est-à-dire les témoins d’un nouveau mode de consommation multicanal et multiécrans. On retrouve deux exigences de la génération Y : ubiquité et instantanéité, la génération du « je veux tout, maintenant ».

Tf. : 47% des jeunes actives utilisent leur ordinateur de bureau pour faire leur shopping, sans pour autant dépenser plus que les autres femmes. La pause shopping va-t-elle remplacer la pause café ?

P. R. : C’est un réflexe logique et légitime pour ces femmes qui travaillent : le travail n’a plus ses limites dans l’enclave du bureau. C’est une juste réciprocité que ces femmes utilisent leur ordinateur professionnel à des fins privées. Le décloisonnement est un autre trait distinctif de la génération Y : même au domicile, l’essentiel des achats chez les CSP moyennnes se déporte désormais sur le mobile ou la tablette, au lieu du PC familial. En agence, la devise pour nos clients est : peu importe où a lieu la transaction, ce qui compte c’est où a lieu la décision d’achat…

Tf. : Cette cible des jeunes actives est-elle particulièrement scrutée par les marques et les agences ?

P. R. : Cette cible est très intéressante parce que ce sont des femmes, et que les femmes sont moins égoïstes que les hommes, elles n’achètent pas que pour elles, elles sont très prescriptrices, enclines à recommander et à partager avec leur entourage et leur famille.

Tf. : En effet d’après notre étude, les jeunes actives sont encore plus sensibles au phénomène de bouche-à-oreille et de recommandation sur Internet : plus d’une femme sur cinq affirme avoir déjà acheté après avoir vu le produit porté par une relation sur un réseau social, 17% après avoir consulté un site de bouche-à-oreille. Le social commerce, dont le décollage est attendu depuis quelques années, est-il en train de trouver sa clientèle ? Est-elle majoritairement féminine selon vous ?

P. R. : Je pense qu’elle sera plus féminine que masculine. Le social marketing n’est rien d’autre qu’une boîte à outils pour amplifier le plus vieux levier marketing du monde : le bouche-à-oreille. C’est aussi le levier le plus difficile à maîtriser pour les marques, mais le plus efficace. Si on sait utiliser la boîte à outils des réseaux sociaux on reprend du pouvoir. Le marketing de la recommandation est très féminin, elles sont plus généreuses, elles partagent plus volontiers là où les hommes ont plus tendance à garder leurs adresses pour eux.

Tf. : 45% des femmes disent avoir acheté après réception d’une newsletter, ou après avoir vu un push de marque sur les réseaux sociaux, au contraire seules 5% se disent incitées grâce à une publicité. Un indice de la stratégie à suivre pour les sites e-commerce ?

P. R. : C’est évident. L’emailing marketing reste aujourd’hui le levier le plus efficace pour les marques si celui-ci est bien ciblé. Une étude récente a montré que 75% des internautes préfèrent recevoir une publicité plus personnalisée. Il n’y a pas d’hostilité particulière envers les newsletters, il faut simplement savoir envoyer le bon message au bon moment.
http://www.24h00.fr/


Voir les résultats de l'étude CSA

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