Aux États-Unis, les banques étudient votre e-reputation avant d'accorder un crédit

Publié le Vendredi 20 Septembre 2013
Charlotte Arce
Par Charlotte Arce Journaliste
Journaliste en charge des rubriques Société et Work
Aux États-Unis, les banques étudient votre e-reputation avant d'accorder un crédit
Aux États-Unis, les banques étudient votre e-reputation avant d'accorder un crédit
Être irréprochable jusque sur son profil Facebook et sa timeline Twitter : aux États-Unis, voici ce qu'exigent désormais certaines sociétés de crédit en ligne avant d'accorder un prêt à leurs clients. Un moyen, selon elles, d'estimer leur solvabilité en fonction… du nombre d'amis et de followers.
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Hyperactif sur les réseaux sociaux, votre compte Facebook recense des centaines d'amis et vous êtes suivi par des milliers de followers sur Twitter ? Bonne nouvelle : pour les agences de crédit en ligne américaines, vous êtes le candidat idéal pour un prêt.

C'est ce que démontre l'enquête réalisée par le magazine Mother Jones publiée mercredi. Intitulée « Pouvez-vous vous faire refuser un prêt car vous n'êtes pas assez populaire sur Facebook », cette dernière s'est intéressée aux critères d'élection à un prêt que demandent les sociétés de crédit.

La popularité : premier critère pour accorder un prêt

Et le résultat est édifiant : devant la situation professionnelle ou encore le salaire, c'est la popularité sur les réseaux sociaux qui détermine, dans les agences de crédit américaines, si un candidat est solvable et donc à même d'obtenir un prêt.

Ces dernières n'hésiteraient d'ailleurs pas, avant d'accorder des prêts à leurs clients, à stalker leur page Facebook et leurs comptes LinkedIn et Twitter pour évaluer s'ils seront capables de rembourser, ou non, la somme qui leur a été prêtée. Les « indices de stabilité » retenus par ces agences de prêt ? Le nombre d'amis ou de followers, mais aussi la fréquence des interactions du candidat sur ces réseaux sociaux. L'organisme de prêt en ligne Lenddo va encore plus loin, en refusant toute demande de prêt émise par le « friend » Facebook d'un client jugé mauvais payeur.

Si les associations de défense des consommateurs américaines s'insurgent que de telles pratiques, jugées discriminatoires, puissent être autorisées, les agences de crédit en ligne, elles, se retranchent derrière un vide juridique. En effet, aucune loi n'oblige aujourd'hui les agences de crédit à évoquer auprès de leurs clients les motifs de rejet d'une demande de prêt. D'ailleurs, jugent les spécialistes interviewés par Mother Jones, si ces méthodes ne sont pas encore passées par les grandes banques, ce n'est qu'une « question de temps », à moins que l'État américain ne se décide à légiférer.

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