Enora Malagré tire la sonnette d'alarme.
A l'heure où le masculinisme, idéologie prônant la haine des femmes, connaît son apogée, notamment via l'essor de ces contenus sur TikTok, où les violences sexistes et sexuelles perdurent malgré la plus forte visibilité de ces enjeux près de dix ans après #MeToo, et où il en est de même des féminicides en France, les associations féministes, elles, se meurent.
Manque de budget, d'aides, le mépris desdites associations et collectifs à l'heure où elles semblent plus importantes que jamais ne peut que susciter l'indignation. 15 % de subventions en moins depuis le début de l'année, une alarmante fermeture de nombreuses permanences en ruralité, des cris de protestation peu entendus ou pris en compte...
Enora Malagré pose des mots et une indignation nécessaire sur cet état des lieux qui n'a rien d'idyllique, devant les caméras de France Télévisions. Au sein du Magazine de la Santé, elle s'interroge : « Où irons-nous quand les portes des Plannings Familiaux seront fermées définitivement ? »
Et Enora Malagré d'étayer sa réflexion sur cette situation grave, au sein du Magazine...
"Selon une enquête de la Fondation des femmes parue le 28 juillet, 70% des associations féministes déclarent que leur situation financière s’est dégradée du fait de la baisse des subventions ou de retards de versement des financements publics", assène à juste titre l'émission médicale.
"Depuis le début de l’année, les subventions ont diminué de 15% en moyenne et 31,6 millions d’euros manquent pour permettre aux associations de poursuivre leurs actions en 2025. Cela représente 45% des ressources nécessaires à leurs activités. Plus encore, 72% des associations rurales sont contraintes de fermer ou de réduire des permanences, alors que 50% des féminicides ont lieu en milieu rural".
C'est d'autant plus alarmant que la journaliste l'énonce avec éloquence : "On a toutes une histoire avec le Planning Familial. Ce Planning Familial qui nous soutien depuis un demi siècle. C'est une profonde régression sociale".
Hélas, qui est étonné à l'heure où, dans certaines zones du Canada, on interdit carrément la lecture de La servante écarlate ? Dystopie bien connue - qui date des années 70, soit la naissance du Planning Familial - qui en disait long sur la répression des droits reproductifs des femmes, première étape d'oppression dans un système misogyne et patriarcal.
"Le Planning Familial est notamment touché, à tel point qu’il a du lancer des appels au don au cours de l’été.", détaille encore cette chronique.
Une tribune qui a suscité d'abondantes réactions.
"Mais ce n’est pas possible la fermeture du planning familial!! Mes grands mères ont lutté pour sa création !", s'indigne ainsi une internaute et téléspectatrice. "Ma mère moi même ont y a été pour avoir des informations de l’écoute. Certaines de mes amies y ont été pour leur contraception quand leurs parents refusaient qu’elles en aient … ce n’est pas possible de revenir autant en arrière…"
"Le planning familial m’a sauvé lorsque je ne savais pas vers qui me tourner. Courage à toutes", lit-on encore. Et un téléspectateur d'ajouter : "ma première petite amie était allée au planning familial. Soutien essentiel ! C'était en 1976..."