Difficile de garder son calme devant les images de l'émission Estelle Midi qui a eu lieu sur RMC le 3 décembre. Enora Malagré était l'invité d'Estelle Denis en tant que "grand témoin" et le sujet du jour portait sur le concours Miss France qui aura lieu le 6 décembre au Zénith d'Amiens. Le sujet a suscité la colère de la chroniqueuse qui n'a pas manqué d'arguments face au reste des membres du plateau.
"Cela fait 20 ans que je réclame la suppression de ce concours agricole pour les femmes que je trouve honteux, qui hyper-objectise la femme, a déclaré Enora Malagré. À un moment, il y avait des Mister France, mais pourquoi ça n'a jamais marché ? Parce qu'on n'hyper-objectise pas les hommes, on ne les hypersexualise pas. Mais comme les femmes sont hypersexualisées ça cartonne."
Face à Estelle Denis et les autres membres du plateau qui désapprouve, la chroniqueuse n'en démord pas. "Je suis colère", dit-elle avant de qualifier les soirée Miss France de "dégradant", ces réunions privées destinées à visionner le concours, mais surtout à juger le physique des Miss. Riant de ses propres propos, Estelle Denis les défend par le fait que les Miss incarnent "nos régions". "Dans ces cas-là? on n'à qu'à juger du sauciflard mais pas des femmes", rétorque Enora Malagré à juste titre.
Un autre point a animé le débat, celui de l'abolition de la limite d'âge concernant les critères d'admission au concours. Auparavant, l'âge limite était de 24 ans, mais depuis 2024, le règlement stipule que toutes les femmes âgées d'au moins 18 ans peuvent se présenter au concours. En revanche, toutes les candidates doivent mesurer au "minimum 1m70 sans talons". En réalité, l'abolition de cette limite d'âge ne se reflète pas dans la sélection des miss en compétition.
"Vous dites que le concours est ouvert à tout âge mais ce n'est pas vrai, a corrigé Enora Malagré. Il n'y a pas de femme de 60 ans, il n'y a pas de femme qui fait une taille 46. Le concours ne représente pas tous les corps des femmes." Face à Estelle Denis qui insiste en répondant qu'elles peuvent néanmoins participer, Enora Malgré montre l'importance de vérifier les faits : "oui mais elles ne sont pas sélectionnées, donc c'est une hypocrisie lunaire."
En définitive, si ce concours est non seulement nocifs pour les femmes en alimentant les pratiques sexistes de notre société qui mettent en compétition les corps des femmes tout en les enfermant dans des normes et des injonctions, il fait aussi beaucoup de mal aux générations à venir. "Ce qu'on va véhiculer aux petites filles, c'est l'idée que "tu vaux le coup si tu es plus jolie que ta voisine". Arrêtez, on n'est plus en 1950, ça suffit !", conclue Enora Malagré.
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