Québec : des pamphlets antisémites de Céline pourraient être réédités

Publié le Mercredi 05 Septembre 2012
Québec : des pamphlets antisémites de Céline pourraient être réédités
Québec : des pamphlets antisémites de Céline pourraient être réédités
Sous le titre « Écrits polémiques », la maison d'édition québécoise Huit pourrait ressortir des pamphlets antisémites écrits par Louis-Ferdinand Céline. Annoncé comme un ouvrage critique, il sera annoté par Régis Tettamanzi, un professeur de littérature française. En revanche, conformément à la volonté de l'auteur défunt, aucune réédition n'est prévue en France.
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Le très controversé écrivain Louis-Ferdinand Céline continue à faire débat dans le monde littéraire d’aujourd’hui : auteur de plusieurs écrits à caractère antisémite, il n’a jamais renié ses œuvres, mais a demandé à sa mort qu’elles ne soient pas rééditées parce qu’elles avaient été écrites dans un contexte particulier et à une époque donnée. Or, une petite maison d’édition québécoise, Huit, vient d’annoncer que sous le titre « Ecrits polémiques » elle rééditerait plusieurs pamphlets de l’auteur, dont « Bagatelle pour un massacre » (1937), « L’école des cadavres » (1938) et « Les beaux draps » (1941). Soumise à la loi canadienne qui cinquante ans après le décès de l’auteur autorise le domaine public à récupérer ses œuvres, la maison d’édition veut sortir ces écrits pour qu’ils soient moins attractifs, que le mythe tombe : « Plus ces textes sont cachés et plus ils deviennent attrayants. Ce sont bien sûr des textes haineux, mais datés et éventés », a confié l’éditeur Rémi Ferland.

La veuve de Louis-Ferdinand Céline, Lucette Destouches, âgée de 100 ans, s’oppose à toute réédition en France, mais n’aurait a priori pas connaissance du projet québécois. L’avocat de la famille, Me François Gibault, qui est aussi le biographe de l’auteur, confirme sa position. « Comme Mme Céline, je suis contre la réédition de ces pamphlets. (…) La majorité des Français et beaucoup d'écrivains étaient antisémites, il était très courant de l'être et d'exprimer ce type d'opinions. (...). Quand il les a écrits, Céline ne connaissait pas l'existence des camps de concentration. Il n'en aura connaissance qu'après la guerre, comme la majorité des Français. »

Laure Gamaury

Source : lefigaro.fr
Crédit photo : Rue des Archives/Rue des Archives/BCA

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