Virginie Efira est à l'affiche de Vie privée, le nouveau film de Rebecca Zlotowski où elle apparaît, discrète mais intense, comme à son habitude.
Dans ce réjouissant thriller elle émerveille en fantôme. Mais cela lui permet surtout de s'émanciper de "passages obligés". Comme les scènes de nu.
Dans une entrevue datant de l'an dernier, autrement dit les pages du magazine Society, le temps d'un papotage à bâtons rompus, elle aborde avec l'ironie qui est sienne les remarques engendrées par ses régulières scènes de sexe et de nudité : "J'ai le droit de me foutre à poil, non ?".
Demandé ainsi, c'est difficile de la contredire.
C'est avec humour et vivacité que l'artiste fait l'éloge de la sexualité des femmes et du droit de chacune à disposer de son corps. "Je trouve passionnant, dans une vie, ce qu'est la libido, ce qu'est l'acte sexuel, et j'aime les films qui en parlent, qui le montrent, où il y a un point de vue", détaille la comédienne belge aussi convaincante dans la comédie que dans le drame. Son discours a tout d'un manifeste, celui de l'intime.
Ajoutant : "Je vois le corps et la sexualité comme des matières à travailler qui n'appartiennent pas qu'aux hommes et qui m'intéressent beaucoup. Bon après on va peut être me dire : C'est gentil, Virginie, mais dans chaque film, tu es à poil, ca commence à nous saouler"
On ne peut s'empêcher de revenir sur ce rapport qu'entretient Virginie Efira à cette nudité qu'elle érige en valeur émancipatrice. On s'explique.
Virginie Efira porte sur elle un discours fortement féministe. Elle raconte que les femmes désirées et désirantes sont fortes.
Et ce n'est pas tout. Car du côté de Madame Figaro aussi, l'actrice Césarisée ne craint pas d'évoquer les sujets qui en font rougir d'autres, attestant, avec une liberté réjouissante : "Oui, la sexualité m’intéresse… Le fait qu’une femme inspire du désir n’est en rien dégradant".
Elle poursuit sur ce ton en évoquant ses meilleurs souvenirs d'émois de cinéma.
"Je me souviens de Sharon Stone dans Basic Instinct, qui exerçait son pouvoir sur les hommes en écartant les jambes ! Ce n’est pas parce qu’on est une femme à la féminité exacerbée qu’on perd ses droits, sa dignité, et qu’on se soumet à l’homme pour autant. On a dépassé depuis longtemps le statut d’objet sexuel, alors pourquoi ne pas en devenir un si on en a envie ?"
Virginie Efira ne craint pas d'assumer une sexualité qui rime avec liberté. C'est un discours moderne qui fait écho au féminisme pro-sexe et aux luttes historiques des années 70. Le corps des femmes fait figure de sujet de première importance dans les combats post-#MeToo. Entre les lignes, l'actrice dénonce le slut shaming, ces insultes émises à l'adresse des "objets sexuels", soi disant.
Dans le film de Zlotowski, Virginie Efira est plus ou moins secondaires, mais son charisme demeure. Et ses engagements, eux, s'expriment d'une entrevue à l'autre.