Semaine de la presse à l'école : apprendre à traiter l'info comme les pros

Publié le Mercredi 21 Mars 2012
Semaine de la presse à l'école : apprendre à traiter l'info comme les pros
Semaine de la presse à l'école : apprendre à traiter l'info comme les pros
Dans cette photo : Harry Roselmack
La 23e Semaine de la presse à l'école bat son plein depuis lundi dans la plupart des établissements scolaires français. A Colombes, dans les Hauts-de-Seine, une petite dizaine d'élèves ont décidé de se confronter, pendant cinq jours, au métier de journaliste. Objectif : publier un numéro spécial de « La Gazette », l'hebdomadaire du collège. Rencontre avec des préados pour qui les médias n'ont aucun secret… ou presque.
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Il est 8h00 ce mardi matin. Au collège Edouard Vaillant à Colombes (Hauts-de-Seine), les élèves rejoignent leur salle de cours dans un brouhaha indescriptible. Seule une petite dizaine patiente encore dans la cour de récréation sous la surveillance d'un assistant d’éducation. Audrey, la documentaliste qui doit les prendre en charge pendant les deux prochaines heures a quelques minutes de retard. Elle arrive finalement, et invite Louis, Jonathan, Inès, Sandra, Leïla, Maurad, Kim et Khadija à rejoindre, dans le calme, le Centre de documentation et d’Information (CDI), situé au premier étage du bâtiment à l’allure contemporaine. Ces élèves de sixième et de cinquième sont les journalistes volontaires de « La Gazette », l'hebdomadaire du collège. Cette semaine qui célèbre la presse à l’école a donc, pour eux, une saveur toute particulière ; et c’est naturellement qu’ils ont décidé de réaliser à cette occasion un numéro spécial.

Une édition spéciale pour célébrer la Semaine de la presse

« Si on arrive à faire ce que l’on a prévu, « La Gazette » de cette semaine comprendra un article dédié à chacun des moyens d’information que nous avons à notre disposition : la télévision, la radio, Internet et la presse écrite », détaille, Kim, petite brune au visage rond de 11 ans, autoproclamée secrétaire de rédaction. « C’était mon idée au départ, et tous les autres l’on trouvée super bonne », ajoute-elle fièrement. Ainsi, outre les articles traitant des conseils de classe ou de discipline, des absences et remplacements des membres de l’équipe pédagogique, des voyages scolaires ou de la réfection de la cantine, les quelque 700 élèves de l’établissement auront le plaisir de découvrir un cahier central avec des articles « exclusifs ». Au sommaire : des sujets sur le métier d’animateur radio, la création de la presse écrite, les avantages et les risques de l’information sur Internet et un portrait du journaliste Harry Roselmack. Difficulté supplémentaire imposée par Audrey, la 23e édition de l’événement faisant la part belle aux images d’actualité, les journalistes en herbe devront en faire de même, en accordant autant d’importance à leurs écrits qu’aux illustrations. « Depuis hier, nous recevons plusieurs quotidiens d’information générale. Les élèves ont donc pu se rendre compte que l’image y était très importante », raconte cette trentenaire pétillante.

« Plus tard, je voudrais faire le même métier qu'Harry Roselmack »

Installés autour de la table ronde de la bibliothèque pour certains, face aux ordinateurs pour les autres, les préados s’attèlent à la tâche, par groupe de deux. Sandra et Maurad, deux élèves de cinquième, ont choisi de s’intéresser à l’information sur le Web. « C’est pratique, jugent-ils, parce qu’on trouve tout ce qu’on veut gratuitement sur Internet, et maintenant tous les journaux ont un site. Mais parfois, on trouve exactement la même information partout, ce qui n’est pas très intéressant. D’autres fois, il y a des erreurs. » Et d’ajouter en chœur : « pour ne pas lire n’importe quoi, il faut prendre le temps de faire des recherches, ne pas se précipiter sur la première information trouvée et surtout surfer sur des sites sérieux. » Se partageant un même ordinateur, Inès et Jonathan épluchent la biographie d'Harry Roselmack. « J’aimais bien regarder le journal de TF1 quand c’est lui qui le présentait, se souvient le jeune garçon à la silhouette longiligne. Plus tard, je voudrais faire le même métier que lui, pour passer à la télé », avoue-t-il en baissant la voix. Les huit apprentis reporters travaillent depuis plus d’une heure, sous l’œil bienveillant d’Audrey, lorsque la sonnerie annonçant la récréation retentit.

Des apprentis journalistes très motivés

Certains courent rejoindre leurs camarades dans la cour, d’autres préfèrent poursuivre leurs recherches. Mais tous reprendront le chemin du CDI dès le lendemain pour commencer la rédaction de leurs articles. « Ils sont très motivés, se réjouit Audrey. Hier, Louis, Sandra, Leïla et Khadija ont passé une partie de leur pause-déjeuner ici, avec moi, à travailler sur ce projet. Les connaissant, ils en feront de même ce midi. » Les jours suivant seront consacrés aux corrections des articles, au choix des illustrations et à la mise en page du journal. Un vaste programme et moins d’une semaine pour en venir à bout. Chaque minute compte, « La Gazette, spéciale Semaine de la presse à l’école » doit être dans le kiosque du CDI vendredi, à la première heure.

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