Elena, la première princesse Disney "latina" qui fait du bien

Publié le Vendredi 30 Janvier 2015
Anaïs Orieul
Par Anaïs Orieul Journaliste
Elena, la première princesse Disney "latina" qui fait du bien
Elena, la première princesse Disney "latina" qui fait du bien
Un nouveau pas vers la diversité pour Disney. La société de production vient de présenter Elena of Avalor, sa première princesse « Latina ». Une bonne nouvelle après la polémique autour de Sophia the First, la précédente héroïne à diadème qui avait fortement déçu la communauté latino-américaine.
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Elles ont généralement les yeux clairs, les cheveux bien disciplinés, et surtout la peau blanche. Si les princesses Disney ont des millions de jeunes fans à travers le monde, leur manque de diversité déçoit. Depuis l’apparition de Jasmine dans Aladdin en 1992, on peut ainsi les compter sur les doigts d’une main les héroïnes à la peau mate : l’Indienne Pocahontas, la Chinoise Mulan et finalement l’Afro-Américaine Tiana (La princesse et la grenouille en 2009). Mais après des années d’attente, Disney vient enfin de dévoiler le visage de sa « première princesse Latina ». Elle s’appelle Elena of Avalor, a 16 ans, et vit dans un « royaume enchanté inspiré de plusieurs cultures latines et de leur folklore ».

Une princesse pour en faire oublier une autre

Ses origines hispaniques sont très marquées. Robe et chaussures d’inspiration flamenco, bijoux dorés, cheveux et yeux bruns, et bien évidemment peau hâlée… Rien n’a été laissé au hasard pour que l’on comprenne quelles sont les origines ethniques de la jeune fille. Il faut dire qu’avec Elena, Disney tente de rattraper un gros flop datant de 2012. A l’époque, la firme avait ainsi lancé Sofia the First, déjà estampillée « première princesse Latina » mais au physique caucasien s’approchant finalement plus d’une petite fille russe avec ses grands yeux bleus et sa peau laiteuse.

Moins typée qu’une Pocahontas et qu’une Jasmine, Sophia avait vite provoqué un tollé aux Etats-Unis. Car là-bas, la communauté latine représente 16% de la population, soit 50,2 millions d’habitants (pour 42 millions d’Afro-Américains). A l’époque de l’apparition de la jeune princesse, une maman blogueuse spécialiste du biculturalisme s’était ainsi lamenté sur le manque d’imagination de Disney, pourtant habituellement enclin à laisser les origines de ses héroïnes parler d'elles-mêmes. De Rebelle l’Ecossaise et sa chevelure rousse, aux princesses Elsa et Anna (La Reine des Neiges) et leurs physiques nordiques, les dernières nées du géant du film d’animation vont également dans ce sens. Face à la polémique, Disney avait fini par rétropédaler, arguant sans grande conviction que le but était simplement que toutes les petites filles puissent s’identifier à Sofia. Un comble pour la communauté latino.

Elena

Sofia the first


Elena, mais aussi Violetta

Histoire de ne pas trop se renier, Disney a prévu de présenter Elena à son public via un épisode de Sofia the First qui sera diffusé en 2016. La princesse aura ensuite droit à sa propre série qui racontera des histoires « influencées par la culture et les traditions qui sont familières à la communauté hispanique et aux familles Latinos, et reflètent les intérêts et inspirations racontés aux enfants à travers des contes de fées classiques », explique Nancy Kanter, directrice du pôle junior de Disney dans un communiqué. D’ici-là, les jeunes Latino-Américains peuvent patienter avec une autre héroïne venue tout droit d’Argentine et à laquelle ils peuvent s’identifier : Violetta. Mais là encore, le chemin aura été long et fastidieux pour que la série se fraye un chemin jusqu’aux US. Alors que la saison 3 est en cours de diffusion en Amérique Latine et en Europe, Violetta a débarqué aux Etats-Unis le 1er septembre 2014, soit avec deux ans de retard. Un nouveau pas vers la diversité donc, mais légèrement traînard.

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Violetta