Dis-moi à quoi tu ressembles, je te dirai quel est ton job

Publié le Vendredi 27 Février 2015
Charlotte Arce
Par Charlotte Arce Journaliste
Journaliste en charge des rubriques Société et Work
Dis-moi à quoi tu ressembles, je te dirai quel est ton job
Dis-moi à quoi tu ressembles, je te dirai quel est ton job
Et s'il était possible de deviner ce que vous faites dans la vie rien qu'aux traits de votre visage ? C'est ce qu'affirme une étude réalisée par des chercheurs de l'Université Carnegie Mellon, en Pennsylvanie. À une condition toutefois : que vous exerciez une profession dans laquelle vous avez un rôle de leader.
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La prochaine fois que vous marchez dans la rue, ou que vous vous ennuyez dans les transports en commun, prêtez-vous à un petit jeu : essayez de deviner quelle profession exercent les personnes que vous croisez ou qui sont assises à côté de vous. Il est fort probable que vous soyez plus proche de la vérité que vous ne le pensez. Selon une étude menée par Christopher Y. Olivola, chercheur à l'Université Carnegie Mellon, en Pennsylvanie, et publiée dans la revue The Leadership Quarterly, il est possible de déterminer ce qu'une personne fait dans la vie juste en regardant son visage. À une condition toutefois : que cette personne ait une position de leader dans le domaine des affaires, dans l'armée ou dans le sport professionnelle ou universitaire.

« En réalité, avoir seulement les traits du visage "lambda" qui font de vous un leader n'est pas suffisant pour atteindre les plus prestigieuses positions de leadership dans un domaine. Il est possible qu'il faille aussi posséder des caractéristiques faciales stéréotypées qui "collent" au domaine dans lequel vous exercez », explique la co-auteure de l'étude Dawn. L. Eubanks, citée par le New York Magazine. « L'explication la plus plausible, à notre avis, c'est que les dirigeants sont choisis – du moins en partie – en fonction des traits de leur visage. »

Des réponses précises à 60%

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont fait appel à 614 sujets britanniques qu'ils ont soumis à un test visuel : chacun d'eux s'est vu présenter des photographies en noir et blanc de chefs d'entreprise, de généraux militaires américains, de gouverneurs d'État et d'entraîneurs sportifs. Chacun des clichés a été recadré pour seul le visage de l'homme apparaisse. Les photos ont ensuite été présentées deux par deux aux participants, qui devaient ensuite deviner lequel était homme d'affaires, lequel était militaire, etc. Ils leur a ensuite été demandé d'évaluer à quel degré de précision ils pensaient avoir raison.

Source : NY Mag
Les résultats se sont avérés surprenants : dans la majorité des cas, les volontaires étaient en mesure de déterminer précisément qui exerçait quelle fonction, alors que leurs réponses ont été purement guidées par le hasard. Selon les chercheurs, les candidats ont réussi à faire la distinction entre un général militaire et un PDG avec 60% de précision. Seul petit bémol : pour une obscure raison, les participants ont eu du mal à identifier clairement les dirigeants politiques.

Des caractéristiques faciales communes à certaines professions ?

Mais comment les volontaires ont-ils réussi à donner des réponses dictées par le hasard aussi précises ? Pour le savoir, les chercheurs ont mené une seconde expérience afin de déterminer s'il existe des caractéristiques faciales communes à certaines fonctions de leaders. Ils ont demandé à un groupe différent d'environ 900 adultes britanniques d'évaluer les caractéristiques faciales de 80 visages.

Les résultats ont montré que les dirigeants de ces professions particulières ont tendance à avoir des traits du visage en commun : alors que les généraux de l'armée et les entraîneurs de football ont été classés parmi ceux ayant les traits les plus virils et masculins, les hommes politiques et hommes d'affaires ont été estimés plus chaleureux et compétents.

Des choix déterminés par les stéréotypes

Toutefois, insistent les chercheurs, estimer qu'un visage semble chaleureux ou compétent ne signifie cependant pas que la personne est réellement digne de confiance ou compétente. Au contraire, les évaluations suggèrent que les volontaires ont peut-être fait leur choix en fonction des stéréotypes attribués à certains traits. « Par exemple, si tout le monde est d'accord pour dire que la chaleur du visage est un indicateur fiable de chaleur réelle, et qu'en outre, la chaleur ne doit pas faire partie des caractéristiques du leadership militaire, cela pourrait fausser le processus de promotion en favorisant les chefs militaires qui semblent les moins chaleureux », expliquent Christopher Y. Olivola et ses collègues. « Cette dynamique conduirait ainsi à ce que les plus hauts postes de l'armée soient occupés par des individus d'apparence froide. »

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