Comment ne pas se laisser miner par les personnalités toxiques au travail ?

Publié le Mardi 06 Janvier 2015
Evelyne  Rys
Par Evelyne Rys Coach emploi

Première femme ingénieur major de Telecom Paris Tech, Evelyne Rys a derrière elle une belle carrière de management opérationnel dans de grands groupes internationaux (IBM, Cisco...).
Les enjeux de...

Comment ne pas se laisser miner par les personnalités toxiques au travail ?
Comment ne pas se laisser miner par les personnalités toxiques au travail ?
Avez-vous remarqué que certaines personnes ont un don magique pour faire en sorte que vous vous sentiez mal à leur place ? Découvrez qu'ils utilisent tous la même technique et apprenez à vous en immuniser.
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La technique de base des personnalités toxiques est la déstabilisation. Elles adoptent un comportement pervers qui vous fait douter de votre propre intégrité. La seule solution est d'installer une alarme dans votre tête qui sonnera chaque fois que vous constatez que vous êtes déstabilisé. Dites-vous alors que les dés sont pipés et ne cherchez plus à continuer la discussion. Ne tombez pas dans le piège des réactions classiques, votre interlocuteur n'attend que ça pour vous faire tourner en bourrique.

Ne cherchez pas ce que vous avez pu faire de mal, n'essayez pas de montrer à l'autre à quel point il se conduit mal, ne réfléchissez pas à la logique ou à l'illogisme de ses propos, débranchez tout et sortez de la discussion.

C'est le seul moyen de ne pas vous laisser gagner par vos émotions et de garder votre calme.

Si vous sentez que vous en êtes capable, vous pouvez même utiliser l'humour pour sortir avec panache de l'impasse dans laquelle on tente de vous enfermer.

Voici une galerie de personnalités toxiques que l'on peut rencontrer en entreprise et leur mode d'emploi.


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1. L'inverseur : je te reproche ce que j'ai moi-même causé

Votre collègue est pressé, il vous demande de lui prêter votre ordinateur urgemment pour pouvoir participer à une réunion. Vous vous empressez de le débrancher, il s'en empare fébrilement et dans son énervement, il le fait tomber par terre et le casse. Il s'exclame : « Si tu m'avais donné ton ordinateur correctement rangé dans sa housse au lieu de m'obliger à m'en encombrer les mains, ça ne serait pas arrivé ».

La réaction classique : « Comment ça c'est de ma faute ? Mais c'est toi qui… »
Si vous avez un sens aigu des responsabilités et/ou une tendance à vouloir tout faire parfaitement, vous aurez beau vous dire qu'il exagère, votre interlocuteur finira par faire naître en vous un sentiment de culpabilité.

La sortie par l'humour : « Oui, et mieux, j'aurais dû mettre des gants blancs et te l'apporter moi-même en réunion, c'est quand même la moindre des choses quand on prête son PC. »

2. La table de loi : j'impose ma vérité, ma logique, ma norme car je suis la référence

Vous reprochez à votre collègue de ne pas avoir fourni un document qui a fait que votre dossier d'appel d'offres a été déclaré non conforme. Il vous répond : « je sais très bien que je n'ai pas fourni ce document, ils ont tort de le demander car il ne sert à rien. Je ne vais quand même pas fournir un document inutile parce que des gens ne sont pas capables de réfléchir à ce qu'ils demandent. »

La réaction classique : « Non mais tu te rends compte qu'à cause de toi… »
Si vous avez un esprit logique, votre interlocuteur vous mettra en difficulté en déplaçant le débat sur ce terrain : « Donc tu trouves logique de donner un document inutile, c'est bien ça ? Moi qui croyais que tu étais quelqu'un de sensé… »

La sortie par l'humour : « Effectivement, le client va certainement t'être reconnaissant de lui montrer que son processus peut être amélioré. Mais je crois que le plus content, ça va quand même être notre compétiteur qui grâce à toi se retrouve sans concurrence. »

3. Le miroir : je t'accuse de me faire ce que je te fais

Vous demandez à votre collègue s'il peut vous aider à remplir un formulaire, il vous répond sèchement : « Tu me fatigues avec tes demandes, je n'ai pas que ça à faire, débrouille-toi tout seul pour une fois ! ». Vous rétorquez : « Ce n'est pas très gentil comme réponse », ce qui vous vaut un : « Ohlala, qu'est-ce que tu peux être agressif ! ».

La réaction classique : « Mais pas du tout, c'est toi qui m'agresse… »
Si vous êtes sensible, votre interlocuteur jouera sur du velours, il prendra un air peiné et vous affirmera, la main sur le cœur, que vous lui faites beaucoup de peine, qu'il vous avait juste expliqué gentiment qu'il n'avait pas le temps, qu'il n'y avait rien de méchant à cela, alors que vous, vous êtes tout de suite braqué, comme d'habitude …

La sortie par l'humour : « Merci de me le signaler, je croyais que je me plaignais. »

4. Le déni : je nie la réalité avec aplomb et conviction

Vous demandez à votre collègue de vous fournir le résultat d'un travail qu'il s'est engagé à faire pour vous. Il prend un air ahuri : « Moi ? Je devais te fournir cela ? Jamais de la vie ! Je sais parfaitement ce que j'ai à faire et cela n'a jamais fait partie de ma liste. Je suis quelqu'un de fiable, je ne faillis jamais à mes engagements, je le saurais si je t'avais promis cela. »

Si vous êtes à cheval sur l'honnêteté, vous pourriez devenir fou devant une telle réaction qui non seulement constitue un mensonge, mais vous accuse vous-même de mentir.

La réaction classique : « Mais c'est pas possible, tu mens, c'est ignoble… »
Votre interlocuteur montera sur ses grands chevaux et vous aussi, mais comme il a plus d'entraînement et moins de scrupules, il paraîtra plus crédible que vous.

La sortie par l'humour : « La mauvaise nouvelle c'est que le boulot n'est pas fait, la bonne nouvelle c'est que contrairement à ce que je croyais, je travaille avec un collaborateur particulièrement fiable et engagé. »

5. Le leurre : je prétends vouloir comprendre une idée qu'en réalité je rejette

Votre collègue a refusé de participer au séminaire de team building de votre équipe. À votre retour du séminaire, vous êtes enthousiaste et votre collègue vous dit être prêt à changer d'avis sur l'utilité de ces séminaires si vous lui expliquez pourquoi c'est bien. Vous lui racontez le séminaire et il réduit votre récit à un : « Ah bon, et c'est ça qui vous a plu ? Vous avez marché dans la boue et chanté des chansons ? Et c'est comme ça que vous allez être motivés ? »

La réaction classique : « Non, mais ce n'était pas que ça, il s'est passé des choses entre nous, on s'est découverts sous un autre angle… »
Votre interlocuteur s'amusera alors à déformer tous vos propos pour vous montrer qu'il a bien raison de penser que tout ça ne sert à rien.

La sortie par l'humour : « Oui, et d'ailleurs on a décidé d'aller chanter dans la boue tous les lundis pour maintenir la motivation. Il va falloir que tu apprennes la chanson. »

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