Elysabeth Benali, France Paratonnerre : "J’aime entreprendre et prendre des risques"

Publié le Jeudi 01 Août 2013
Elysabeth Benali, France Paratonnerre : "J’aime entreprendre et prendre des risques"
Elysabeth Benali, France Paratonnerre : "J’aime entreprendre et prendre des risques"
Elysabeth Benali avait une âme d'entrepreneuse. À 51 ans, elle a successivement créé son entreprise puis en a repris une autre : France Paratonnerre, une petite société qui exporte aujourd'hui dans plus de 50 pays. Portrait d'une femme qui a le goût du risque.
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France Paratonnerre avait toutes les qualités qu’Elysabeth Benali désirait : celles d’une entreprise de recherche et conception de produits qui s’exportent à l’international. Alors, en 2008, l’entrepreneuse âgée de 46 ans s’est lancée. Elle a repris, avec un ami devenu aujourd’hui son compagnon, cette petite société qui commercialisait depuis 1974 des protections contre la foudre : « Nous l'avons choisie pour son volet international, c’est mon métier depuis 20 ans ! » Cette ancienne responsable export/ directrice commerciale/PDG a en effet fait de la stratégie et de l'approche relationnelle à l'étranger sa spécialité. Et cinq ans après la reprise, France Paratonnerre en a bénéficié : « Nous vendons nos produits dans plus de 50 pays et réalisons près de 65% de notre CA à l'export ». Quant au concept, il a lui aussi évolué : « Nous sommes passés d'une société de commercialisation de produits foudre, à une entreprise d'experts reconnue meilleur espoir scientifique mondial à la Conférence Internationale de Vienne en 2012. »

« Je voulais la liberté de ne dépendre de personne »

Une expérience réussie donc pour Elysabeth Benali, qui n’en était pas à son coup d’essai. En 2002, l’entrepreneuse avait déjà créé sa propre boîte, une entreprise de commerce international, en charge du développement export des TPE /PME régionales. « J’aime entreprendre, j’aime la prise de risque, l'autonomie et le partage humain. » Mais si Elysabeth Benali est aujourd’hui à la tête d'une société en plein développement, la chef d’entreprise reconnaît pourtant aussi avoir déjà connu l’échec. « Ça casse les jambes, et même réparé, ce n'est plus seulement une expérience, c'est potentiellement un frein au risque. » Malgré tout, l’entrepreneuse assure n’avoir jamais revu ses plans : « Je suis très entière, engagée, passionnée… J'analyse et réfléchis beaucoup avant d'être au départ de la course, mais quand j'ai pris le ticket, c'est sans regard en arrière. » Et pour elle, entreprendre était essentiel : « Je voulais la liberté de ne dépendre de personne, et avoir un espace total de décision sur ma carrière professionnelle ».

Un statut d’entrepreneur qui l’a aussi aidée à mieux concilier vie professionnelle et vie privée. « Avec davantage de moyens financiers, on résout plus facilement certaines difficultés, on apporte un meilleur confort et une qualité de vie aux siens. » Elysabeth Benali a élevé seule ses deux enfants et confie avoir « souffert de devoir assumer autant de volets seuls » : « Mais mes enfants sont formidables, et nous avons partagé les décisions de route ensemble. » Malgré tout, elle reconnaît avoir manqué de conseils lors de la création, comme de la reprise de ses entreprises : « lorsque l’on démarre, qu'on est économiquement fragile, peu connu, peu développé, encore sans succès, peu de structures s'intéressent à vous. Le vécu similaire d'une autre femme m'aurait confortée dans certains choix, soulagée dans certains doutes, aidée dans mon parcours ».

« Les femmes sont trop modestes ! »

Conseillère du commerce extérieur de la France, Elysabeth Benali souhaite, elle, s’investir auprès des femmes. Elle vient d’ailleurs d’être invitée par la ministre du Droit des Femmes au Global Summit of Women en Malaisie : « Il est important d'une part de ''casser le plafond de verre'' et d'autre part que les femmes aient bien conscience que oui, elles sont trop modestes et qu'elles doivent y aller ! ». Pour l’entrepreneuse, il existe un management au féminin, bien différent de celui pratiqué par les hommes : « Nous intégrons une dimension sociétale plus prépondérante, une typologie de management stratégique des projets, et de gestion des crises différente ». Et si Elysabeth Benali devait donner aujourd’hui un conseil aux femmes, elle citerait cette phrase, « Ma préférée d'Eluard » : « Impose ta chance, sers ton bonheur et va vers ton risque, à te voir, ils s'habitueront. »