Plan Nova : la France championne de l'innovation en 2014 ?

Publié le Vendredi 20 Décembre 2013
Plan Nova : la France championne de l'innovation en 2014 ?
Plan Nova : la France championne de l'innovation en 2014 ?
Dans cette photo : Arnaud Montebourg
Lancement d'un concours mondial, injection d'un milliard d'euros dans l'aide à l'innovation, création du fonds Large Venture, accompagnement des start-up : le gouvernement cherche à redorer le blason de la France en matière de capacité d'innovation, avec des méthodes à l'américaine. Pierre angulaire et opérateur de ce vaste chantier, Bpifrance lance le plan NOVA, le new deal de l'innovation. Décryptage.
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Bpifrance, kézako ?

C’est l’histoire de la création de Bpifrance, produit de la fusion entre Oséo, CDC entreprises et FSI, le Fonds stratégique d’investissement créé par l’État en 2008. La banque publique d’investissement incarne depuis juillet 2013 la volonté de l’État d’optimiser son soutien aux entreprises, du crédit à l’investissement en fonds propres, et de l’amorçage à l’entrée en bourse.  

Cette entité constituait dès l’été la première pierre d’un édifice gouvernemental consacré à la relance de l’innovation en France. Présenté par Jean-Marc Ayrault le 4 novembre dernier, un plan ambitieux prévoit d’injecter près d’un milliard d’euros en 2014 pour le financement et l’investissement dans les entreprises et projets innovants. Pour Paul-François Fournier, qui a pris en avril 2013 la direction de l’innovation au sein de Bpifrance, c’est là le cœur de la mission de Bpi, qui contribue à faire de la France le premier acteur du capital risque en Europe, et le deuxième au monde après les États-Unis.

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« Parier sur l’innovation pour repenser notre économie »

Oui, la France investit, et non, « elle n’a pas perdu sa capacité d’innovation ». Sur le sujet, les avis divergent pourtant : d’après la Commission européenne, la France est 11e en Europe en matière d’innovation, et 16e dans le monde ; pas vraiment la place du champion… Mais selon une autre étude de l’agence Reuters publiée en octobre dernier, la France se place 3e dans le classement des 100 organisations innovantes, derrière les États-Unis et le Japon. « Ce qui est certain, c’est qu’on a le sentiment qu’on pourrait faire mieux », pense P.-F. Fournier. Mais surtout, selon cet ancien collaborateur d’Orange, « on prend conscience que parier sur l’innovation est une façon de repenser notre économie ». 

Le directeur de l’innovation a donc mis en place des groupes de travail au sein de Bpifrance, chargés de réfléchir à l’amélioration des produits dédiés à l’innovation, pour les rendre plus efficaces et plus cohérents. « Nous avons la chance de regrouper trois entités qui travaillent avec les entreprises à des stades différents : le financement (avec Oséo), les fonds et le capital risque (avec CDC entreprises), et l’investissement (avec FSI). Cela permet une vraie transformation de notre service », se réjouit P.-F. Fournier. Et de réunions en ateliers, Bpifrance accoucha du plan NOVA. 

La méthode NOVA

Trois axes se sont dégagés des réflexions des collaborateurs de Bpi : simplification, accompagnement et continuum de financement. Ce plan à vocation purement interne au départ a finalement été partagé et repris par le gouvernement, parce qu’il a le mérite de positionner Bpifrance comme le premier allié des entreprises. « L’esprit entrepreneurial est très présent à notre époque, car en période de crise, de plus en plus de jeunes préfèrent prendre leur destin en main. On est en train d’inventer un nouveau modèle économique, le plan Nova est une pierre à l’édifice », estime P.-F. Fournier. 

En clair, le plan Nova tâche de compléter l’offre de Bpifrance pour les entrepreneurs innovants. En créant notamment un prêt d’amorçage renforcé, qui permettra aux entreprises de mieux se structurer financièrement avant une première levée de fonds. En élargissant la notion d’innovation à l’innovation non technologique (c’est-à-dire aux innovations liées aux usages dans l’entreprise, au design et aux business model par exemple), ou encore en créant un programme de mentorat pour accompagner les entreprises innovantes au sein de la communauté d’entreprises suivies par Bpifrance, soit un pool de 5000 sociétés. 

« Notre force, c’est le contact avec les entrepreneurs et les acteurs de terrain, y compris en région, nous sommes capables de faire remonter les besoins des entrepreneurs au gouvernement. » En effet, Bpifrance, avec ses 22 directions régionales, travaille en collaboration étroite avec l’ensemble du territoire et représente un levier important pour l’innovation partout en France. C’est pourquoi les moyens alloués par la banque aux régions pour soutenir l’innovation seront augmentés de 30% en 2014.

Frapper fort pour faire émerger les « nouveaux champions français »

Á côté du plan Nova, au niveau de l’investissement, Bpifrance frappe fort en créant le « fonds Large Venture » doté de 500 millions d’euros, et consacré aux « futurs champions nationaux ». Ce fonds investira dans les secteurs prioritaires de la santé, du numérique et de l’environnement, pour des opérations de capital-risque à partir de 10 millions d’euros.

On sait aujourd’hui que les entreprises innovantes ont en moyenne une croissance de chiffre d’affaires de 10% par an, tandis que pour les entreprises non innovantes, le CA décroît en moyenne de 2,7%. Plus qu’un axe de croissance, l’innovation est désormais une religion pour le gouvernement, d’où l’évangélisation à laquelle se prêtent les ministres Fleur Pellerin et Arnaud Montebourg depuis la rentrée, et dont le couronnement a eu lieu lors du lancement du Concours mondial d’innovation, le 2 décembre. L’objectif ? Déceler les pépites de demain, et les faire grandir en France. 

Les 100 projets les plus prometteurs seront sélectionnés par un jury et bénéficieront d’une enveloppe de 200 000€ pour se lancer ou se développer. Une deuxième phase consacrera les 30 meilleurs dossiers à la rentrée 2014, ceux-ci toucheront chacun 2 millions d’euros. Enfin en 2016, la ou les sociétés les plus innovantes recevront chacune 20 millions d’euros pour entamer une phase d’industrialisation. « Je ne crois pas à une reprise durable de la croissance en France sans une politique d'immigration audacieuse, déclarait Fleur Pellerin le 4 novembre dernier dans une interview au Monde, avant d’ajouter : « La capacité à attirer les meilleurs talents, les meilleures compétences, est un élément majeur de compétitivité. Les Américains ne s’y sont pas trompés… »

Source : BFMTV

Comment bénéficier des produits et de l’accompagnement de Bpifrance ?
Rendez-vous sur le site de Bpifrance, identifiez votre direction régionale et entrez en contact. Demandez à parler à un chargé d’affaires innovation. 

Plus d’infos sur le concours mondial d’innovation : innovation2030.org


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