Frizbiz : le jobbing a sa plateforme

Publié le Lundi 17 Juin 2013
Frizbiz : le jobbing a sa plateforme
Frizbiz : le jobbing a sa plateforme
Surfant sur la tendance de l'échange de services entre particuliers, ou « jobbing », Frizbiz s'impose dans le web communautaire avec une stratégie bien pensée. La plateforme de mise en relation de clients et de prestataires a choisi de commencer son déploiement en local, dans le Nord, et a recruté en quelques mois quelques milliers d'internautes prêts à déléguer une corvée ou à arrondir leurs fins de mois.
À lire aussi

C'est à Londres qu'Augustin Verlinde a senti naître en lui une âme d'entrepreneur. Expatrié après ses études pour créer un cabinet de conseil en finances, il s'est ravisé au bout de quatre ans pour revenir à Lille, sa ville d'origine. « J'ai découvert en Angleterre une société très portée sur les services, habituée à sous-traiter la moindre tâche à des artisans ou toute sortes de prestataires. » De là naît l'idée, dès 2009, de créer une plateforme mettant en relation les demandeurs et les prestataires de service.

Lucide, Augustin choisit de garder son idée au chaud, et de la mûrir en attendant le bon moment pour retraverser la Manche et s'associer à son meilleur ami, Romain Pollet. « Alors qu'il est compliqué d'entreprendre à Londres, dans la région (Nord-Pas-de-Calais, ndlr) il y avait de réelles opportunités pour le développement d'une start-up », explique-t-il. Et pour cause, le dynamisme de la métropole lilloise dans le secteur du digital attire de plus en plus de jeunes talents et d'investisseurs. Au sein du pôle d'excellence et incubateur EuraTechnologies, les associés peuvent confier leur projet à des sociétés expertes en développement, webmarketing et design.

Afin d'obtenir des financements et des conseils pour structurer leur entreprise, Augustin et Romain s'appuient sur le réseau Entreprendre et le Club LMI Innovation. Après un premier accord de prêt de 75 000 euros, ils remportent en décembre 2012 le prix LMI qui leur procure un prêt de 50 000 euros à taux zéro. Au total, ils investiront 100 000 euros en R&D (recherche et développement) pour lancer une version bêta de Frizbiz en janvier 2013. Une phase de test « décisive » selon Augustin, pendant laquelle les entrepreneurs n'hésitent pas à inviter leurs premiers utilisateurs dans leurs bureaux : « Ces rendez-vous nous ont permis de comprendre le ressenti et les attentes des internautes de Frizbiz, et d'améliorer l'ergonomie et les fonctionnalités du site. »

Le principe de Frizbiz est simple : les particuliers postent leurs besoins en indiquant leurs délais et le tarif attendu - jardinage, montage de meuble, rédaction, graphisme ou webdesign… Les prestataires n'ont plus qu'à enchérir pour décrocher le job. L'opération ne coûte rien de plus au client, puisque Frizbiz se commissionne à hauteur de 13% sur le salaire du prestataire. « Cette solution satisfait les deux parties, nous jouons un rôle d'apporteur d'affaires bienvenu en période de crise », commente Augustin, qui veut amorcer une nouvelle levée de fonds pour asseoir le déploiement national de Frizbiz. Et pour la suite, la version multilingue est déjà dans les cartons.

Leurs conseils

Persévérer, aller au bout de son projet.
En discuter autour de soi et se faire conseiller au maximum.
Oser prendre des risques.

La bio d'Augustin Verlinde

8 février 1983 : Naissance à Roubaix (59)
2007-2008 : Master Stratégie et Développement, EM Lyon
2008-2012 : Directeur Lunalogic UK, cabinet de conseil et services en finance de marché
Décembre 2011: Création de Frizbiz, SAS au capital de départ de 30 000 euros

La bio de Romain Pollet

8 avril 1982 : Naissance à Lille (59)
2004-2007 : Master ESC Tours-Poitiers en International Management Control
2008-2011 : Contrôleur de gestion et financier international, laboratoire Servier
Décembre 2011 : Co-fondateur de Frizbiz

Retrouvez nos portraits de créateurs d'entreprises chaque lundi dans Le Parisien Economie

VOIR AUSSI
Very Last Room : l'appli pour réserver une chambre d'hôtel à la dernière minute

Bulb in town : le mécénat de quartier 2.0

Click Eat, le coupe-file pour ne plus perdre de temps à la pause déj

Hello Fresh : « Nous voulions réinventer la cuisine de tous les jours »