En Suisse, un SMIC à 3300 euros ?

Publié le Dimanche 18 Mai 2014
En Suisse, un SMIC à 3300 euros ?
En Suisse, un SMIC à 3300 euros ?
Les Suisses sont appelés aux urnes ce dimanche 18 mai pour décider de la mise en place - ou non - d'un SMIC de 4000 CHF mensuels, soit environ 3300 euros. Un niveau de salaire minimum qui, s'il était mis en place, serait le plus élevé au monde. Si elle peut paraître exorbitante, cette somme s'explique par le coût très élevé de la vie dans la confédération helvétique.
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Plus de 18 euros de l'heure ! Comme le relève le journal l'Express, le salaire horaire minimum en France est de 9,43 euros, 5,05 euros en Espagne. Et lorsque le SMIC entrera en vigueur en 2015 en Allemagne, il sera de 8,50 euros par heure - très loin du niveau du SMIC proposé par les syndicats Suisses. Mais, comme le relève le Huffington Post, ce niveau de salaire minimum n'est finalement peut-être pas si exorbitant que cela si on compare les niveaux français et suisse en proportion du salaire médian. Ainsi, apprend-t-on qu'en France, le SMIC actuel correspond à 66% du salaire médian, qui s'élève à 2190 euros bruts, soit 1445 euros bruts mensuels. Le niveau de SMIC suisse suivrait la même logique, avec un ratio légèrement supérieur, à 67% - le salaire médian s'élève à 4890 euros bruts en Suisse.

En Suisse, 9% de la population seulement gagne moins de 3300 euros par mois

Le journal le Monde relève de son côté que seuls 9% des suisses gagnent moins de 3300 euros par mois. Le site de France TV info soulignent trois autres raisons qui expliquent ce montant. Tout d'abord, le temps de travail hebdomadaire qui varie de 45 à 50 heures selon les branches. Surtout, le coût de la vie, toutes dépenses consolidées, y est très élevé. Enfin, les Suisses doivent payer des assurances maladie privées - dont le coût est par ailleurs très élevé (plus de 10% du salaire brut y est consacré).

Mais ne vous précipitez pas trop pour faire vos valises ! La mesure a aussi de nombreux détracteurs de l'autre côté des Alpes. Comme le souligne l'article du Monde, ce projet va à l'encontre d'une longue tradition de conventions collectives, et ne recueille pas en soutien populaire. Ainsi, le dernier sondage créditait le « non » de 64% des intentions de vote. La droite et le patronat critiquent le caractère uniforme du projet - le coût de la vie variant considérablement d'u canton à l'autre. Enfin, le gouvernement craint que la mesure provoque une hausse de chômage qui, avec 3,2% de la population active, y est pratiquement inexistant.