Viol à New Delhi : les femmes contre-attaquent avec des cours d'autodéfense

Publié le Mardi 08 Janvier 2013
Viol à New Delhi : les femmes contre-attaquent avec des cours d'autodéfense
Viol à New Delhi : les femmes contre-attaquent avec des cours d'autodéfense
Alors que le décès de l'étudiante de 23 ans, violée et tabassée dans un bus à New Dehli, a provoqué un électrochoc en Inde, les Indiennes réagissent à leur façon. Depuis quelques semaines, les cours d'autodéfense ne désemplissent plus, tout comme les ventes de bombes au poivre explosent.
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Le calvaire de celle que les médias ont surnommé « La Fille de l’Inde » a secoué les habitantes de New Dehli. Après le décès de cette jeune étudiante de 23 ans, violée et agressée par six hommes dans un minibus le 16 décembre dernier, la société indienne est sous le choc : alors que le procès des présumés coupables s’est ouvert le 3 janvier, les femmes indiennes prennent de leur côté leurs propres mesures. Premiers révélateurs du changement d’habitudes : les cours d’autodéfense qui font désormais le plein à New Dehli, où les habitantes troquent leur sari pour une tenue de sport. Traditionnellement plus prisées par les hommes, les salles de sport qui enseignent les disciplines d’autodéfense ne désemplissent plus, prises d’assaut par les femmes qui luttent à leur façon contre la multiplication des agressions sexuelles dans leur ville. « Je crois que les femmes ont toujours su qu'elles devaient faire attention à elles, mais depuis cet événement, les filles de mon âge ont vraiment commencé à suivre ce genre de cours et à prendre des mesures pour assurer leur propre sécurité, indépendamment de ce que le gouvernement doit faire », confie Smriti Lyer, une étudiante, sur BFM TV.

Des bombes au poivre dans tous les sacs à main

Autre solution pour ces femmes : se procurer une bombe au poivre, pour repousser les agresseurs. Les accessoires d’auto-défense de ce genre pullulent désormais dans les boutiques de New Dehli et les femmes se les arrachent. Autant de solutions au cas par cas, qui pourtant ne règleront pas la question de la sécurité des femmes au quotidien. « Pourquoi devrions-nous vivre dans une société où chaque femme est rendue responsable de sa propre sécurité ? C'est une grosse erreur ! La sûreté et la sécurité doivent être prises en charge par la famille, la société et l'État », réagit ainsi sur BFM TV le docteur Ranjani Kumari, du Centre de recherches sociales. Un rôle de l’État d’autant plus urgent dans la capitale indienne, également surnommée « la capitale indienne du viol » avec un nombre d’agressions sexuelles en constante augmentation.

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