Otage au Mali : Philippe Verdon a été abattu d’une balle dans la tête

Publié le Vendredi 19 Juillet 2013
Otage au Mali : Philippe Verdon a été abattu d’une balle dans la tête
Otage au Mali : Philippe Verdon a été abattu d’une balle dans la tête
Dans cette photo : François Hollande
L’autopsie réalisée ce jeudi sur le corps de Philippe Verdon, géologue français enlevé au Nord-Mali en Novembre 2011 et dont le corps a été retrouvé lundi, ne laisse planer aucun doute. Le parquet de Paris met fin à de longues suspicions sur les circonstances de sa décès et confirme qu’il a été tué par balle
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Une balle dans la tête. Tel est le communiqué du parquet de Paris qui s’est prononcé jeudi sur la mort de Philippe Verdon, otage français détenu au Mali en novembre 2011 par Al-Qaida au Maghreb Islamique. Après de nombreuses suspicions sur les circonstances de sa mort, le parquet s’explique et confirme la thèse d’une exécution. « Après rapatriement de la dépouille en France, l’autopsie pratiquée mercredi 17 juillet 2013 a été complétée ce jeudi par un examen anthropologique toujours en cours qui permet dès à présent d’établir que Philippe Verdon est mort assassiné d’une balle dans la tête ».

Le corps de Philippe Verdon a été retrouvé ce lundi après que François Hollande ait fait l’annonce. A cette période, aucune certitude ne prouvait qu’il s’agissait d’un corps de l’otage français. La confirmation a été faite quelques heures plus tard par le procureur. « Dans la nuit du 6 au 7 juillet 2013, un corps était découvert dans le massif de l’Adra des Ifhogas, au nord du Mali, à proximité de Tessalit, identifié (après analyses génétiques) comme étant celui de Philippe Verdon », explique le procureur.

Le géologue français a été enlevé en Novembre 2011 en compagnie d’un de ses collègues. Son assassinat marque un coup dur pour le gouvernement français, accusé par Aqmi de mener une guerre contre l’Islam au Nord-Mali. En novembre 2012, le mouvement islamiste terroriste avait déjà manifesté sa volonté d’en finir avec tous les otages français qu’il détenait en représailles à une invasion qu’il dénonce d’ « initiative folle ». Le ton choisi par le mouvement islamiste était alors très dur. « Cette tentative folle n’aura pas seulement pour conséquence la mort des otages, mais noiera la France toute entière dans les marécages de l’Azawad (Nord-Mali), ce qui aura pour conséquence pour elle et pour son peuple davantage de malheurs et de drames ».

« Conséquences amères »

Mais ce n’est pas seulement au Nord-Mali que le sort des otages va être plus lugubre. L’intervention militaire avait aussi irrité les rebelles Shebabs en Somalie. Ces derniers déclarent ouvertement la guerre à la France et promettent des « conséquences amères ». « En fin de compte, ce seront les citoyens français qui goûteront aux conséquentes amères de l’attitude inconséquente de leur gouvernement à l’égard des otages ». Quelques jours plus tard, les Shebabs annoncent, dans un communiqué, leur intention d’exécuter Denis Allex. Mais Paris minimise et parle de « manipulation ». « Nous soupçonnons, et nous n’avons, je crois, pas tort de le faire, les Shebabs somaliens de pratiquer de la manipulation médiatique. C’est une technique qu’ils ont déjà utilisé dans d’autres affaires qui ne nous concernaient pas », précise l’Amiral Guillaud.

Le suspens perdure sur le sort de l’agent de DGSE détenu par le Shebabs. Le 17 janvier 2013, les Shebabs confirment son exécution sur leur compte Tweeter. « A 16H30 GMT, mercredi 16 janvier 2013, Denis Allex est exécuté ».

La mort de Denis Allex et de Philippe reste un signal fort lancé par les extrémistes à la France. Néanmoins, le gouvernement de François se refuse à toute intimidation et parle de victoire contre le terrorisme. « Oui c’est une victoire. Une victoire pour l’Afrique, une victoire contre le terrorisme », avait confié le président français au micro de BFMTV lors de la commémoration de la fête nationale du 14 juillet 2013.