Société
Denis Mukwege : un prix Sakharov pour 15 ans au service des femmes et enfants congolais violés
Publié le 22 octobre 2014 à 12:43
Par Xavier Colas
Le gynécologue congolais, Denis Mukwege, qui soigne les femmes victimes de viols au sein de sa clinique située dans l'Est de la RDC, s'est vu attribuer le Prix Sakharov 2014, mardi 21 octobre, a annoncé le président du Parlement européen, Martin Schulz. Une distinction qui vient récompenser plus de 15 ans de combat pour la dignité des femmes.
Denis Mukwege : un prix Sakharov pour 15 ans au service des femmes et enfants congolais violés Denis Mukwege : un prix Sakharov pour 15 ans au service des femmes et enfants congolais violés© FRANZEN HARALD/SIPA
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Après le prix Nobel de la paix attribué à Malala Yoursafzaï, c'est au tour d'un autre militant pour les droits des femmes d'être distingué. Les eurodéputés ont remis à Denis Mukwege, le prix Sakharov 2014, mardi 21 octobre. Ce gynécologue congolais a été distingué pour son action en faveur des femmes victimes de viols et de violences sexuelles lors des conflits armés, essentiellement en République démocratique du Congo (RDC).

40 000 corps de femmes et d'enfants mutilés "réparés"

Un prix pour quinze ans de combat mené depuis sa clinique de Bukavu (Est de la RDC), fondée en 1999, en pleine guerre civile, où l'homme de 59 ans, qui aurait pu faire le choix de rester vivre en France après ses études en gynécologie-obstétrique à Angers, vient en aide aux victimes de la barbarie. « Depuis, l'établissement a pu "réparer" les corps mutilés de 40 000 femmes et enfants victimes de viols », précise Le Monde.




«
Je suis témoin d'atrocités de masse commises sur le corps des femmes et contre les femmes et je ne peux pas rester les bras croisés, car notre humanité commune nous invite à prendre soin les uns des autres », expliquait le gynécologue, fin 2013, alors de passage à Paris pour recevoir le prix de la Fondation Chirac.

Le viol : plus qu'un crime, une arme de guerre


Plus qu'un crime, le viol est une véritable arme de guerre, selon Denis Mukwege. « Ma première malade en 1999 avait été violée, puis on lui avait introduit une arme dans l'appareil génital et fait feu, elle avait tout le bassin détruit. Je pensais que c'était l'oeuvre d'un fou mais la même année, j'ai soigné 45 cas semblables », se souvient-il. Et d'expliquer à Europe 1, en juin dernier :
« J'ai l'impression que le viol fait plus de dégâts que les armes conventionnelles (…) il détruit le tissu social, entraîne une perte d'identité collective, détruit toutes les croyances ».


Marié et père de cinq enfants, il avait échappé, en 2012, à une tentative d'assassinat perpétrée par des groupes armés pour qui, selon ses dires, « le viol est une drogue ». Depuis, le « Docteur miracle » redouble d'efforts dans son combat, comme l'indique Ouest-France : « il a lancé un mouvement féministe masculin, V-Men Congo », en faveur d'une « mobilisation générale », contre les viols d'enfants et de nouveau-nés.

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