Queens of Africa, la poupée qui détrône Barbie en Afrique

Publié le Jeudi 05 Février 2015
Eddy  Sabeba
Par Eddy Sabeba journaliste
Queens of Africa, la poupée qui détrône Barbie en Afrique
Queens of Africa, la poupée qui détrône Barbie en Afrique
« Queens of Africa », la poupée noire lancée par un homme d'affaires nigérian, fait florès en Afrique. Un continent sur lequel Mattel et ses Barbies blondes et sveltes, vendues à 152 exemplaires dans le monde chaque minute, peinent à percer et ne correspondent pas franchement à l'identité et à la culture des petites filles.
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Alors que Mattel inonde le monde avec sa célèbre poupée Barbie, il est, un continent qui, à l'instar d'un village gaulois d'armoricain face à l'envahisseur romain, résiste à l'Américaine blonde en plastique. En effet, l'Afrique échappe encore au marché de la Barbie. En partie parce que le fabricant américain, qui vend en moyenne 152 Barbie à la minute dans le monde, ne propose qu'une offre très limitée et qui ne correspond pas vraiment à l'identité et à la culture des petites filles du continent.

« Prouver aux petites filles que les poupées noires sont belles »

La nature ayant horreur du vide, Taofick Okoya, un homme d'affaires nigérian a décidé de prendre les choses en main il y a quelques années. Après avoir cherché, en vain, une poupée noire pour sa nièce, l'homme de 43 ans a créé, en 2007, sa propre entreprise de création de poupées, baptisée « Queens of Africa ». La société propose des jouets à l'effigie des trois grands groupes ethniques du Nigéria : Yoruba, Igbo et Haoussa. Des poupées qui s'écoulent de 6.000 à 9.000 exemplaires par mois.

©Facebook



Des poupées avec lesquelles Taofick Okoya espère permettre aux jeunes filles de mieux accepter leur culture africaine. « J'ai souvent été interpellé par les questions de ma fille sur sa couleur de peau », confie-t-il dans les colonnes de Jeune Afrique. « Un jour, elle m'a demandé si elle était blanche et m'a confié que ses personnages préférés, notamment à la télévision, étaient de couleur blanche et qu'elles étaient plus jolies. Je voulais prouver aux petites filles que les poupées noires sont belles, qu'elles leur ressemblent ».

Tenues locales et made in China

Si les tissus des robes miniatures et des tenues traditionnelles sont fabriqués dans une petite usine située dans la banlieue de Lagos, la production des figurine est, elle, délocalisée en Chine. Un choix que justifie Taofick Okoya par des questions de coûts et la volonté de proposer « des poupées africaines à un prix accessible ».

Résultat : les mannequins les moins chers de la gamme, baptisés « Naija Princess », sont vendus environ 1. 000 nairas pièce, soit près de cinq euros. Loin des 49,99 dollars (40 euros) de la poupée Barbie afro-américaine, vendue outre-Atlantique. Une figurine dont le prix de vente aux Etats-Unis, deux fois plus élevé que pour le modèle de type caucasien, avait récemment été au coeur de la polémique.