Barbie, film de "propagande néoféministe et homosexuelle" ? Rien que ça ?
Sacrée équation s'il en est, et c'est pourtant ce que certains reprocheraient au film de Greta Gerwig aujourd'hui. L'un des plus gros succès au box office de 2023 - aux côtés de son proclamé rival (marketing) Oppenheimer - avait été qualifié lors de sa sortie, déjà, d'oeuvre "dangereuse" car "faisant la promotion de l'homosexualité". Tout un programme pour ceux qui croient dur comme fer au "lobby LGBT". Celui avait valu, pour ces raisons, une interdiction pure et simple dans certains pays comme le Koweït ou le Liban.
Or aujourd'hui, c'est en France que les choses se passent.
Effectivement, une séance de la satire féministe où rayonne Margot Robbie a été suspendue, suite à des menaces d'ordre physique. La projection devait avoir lieu dans un cinéma de Noisy-le-Sec, au sein du quartier du Londeau, relate Le Parisien. Or, l'annonce de cet événement aurait fait l'objet de "menaces motivées par des arguments fallacieux" (cités en ouverture de cet article).
Mais encore ?
C'est Le Parisien, toujours, qui rapporte les faits.
"La ville Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) s'est vue privé de « Barbie ». Vendredi soir (8 août), dans le cadre de la programmation estivale d’Est Ensemble, le film de Greta Gerwig, succès de l’été 2023 qui propose une vision décalée et féministe sur cette icône de la pop culture, devait effectivement être projeté à la tombée de la nuit dans le quartier du Londeau...", peut-on lire dans les pages du journal.
Et l'annonce de la séance destinée à la programmation dudit festival annel aurait, déplore le maire communiste de la ville, fait rapidement l'objet de menaces venant "d'une extrême minorité de voyous, qui, sans doute, n’a pas vu le film". Si cette annulation a donc été décidée, développe de son côté le journal Libération, c'est "pour éviter que les agents de la ville chargés de l’installation ne soient agressés".
Des énoncés qui se basent sur les déclarations de l'élu.
"Toujours selon l’élu", détaille d'ailleurs Libé dans son reportage dédié à l'événement, les censeurs ont menacé de violences les agents de la ville chargés de l’organisation de la séance, comme cela avait déjà été le cas par le passé dans ce même quartier". Menaces physiques, discours réactionnaires, appel à la censure, et pour finir, allégations plutôt... Lunaires.
Effectivement, voici en propos rapportés les dires des individus et groupes qui auraient tenu lesdites menaces à l'encontre des organisateurs du festival : "Quand certain.e.s accusent le film de “mettre en avant des histoires de personnages lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels”, d’autres condamnent une “propagande néoféministe"...", synthétise le maire.
Au Liban, Barbie s'est vu, en 2023, au plus fort de son succès mondial, interdit de projections.
La raison ? Le film hyper pop était alors accusé de transgresser "les valeurs morales et religieuses" en faisant notamment "la promotion de l'homosexualité et du changement de sexe"... mais aussi "en tournant en ridicule le rôle de la mère et la nécessité du mariage, ainsi que la formation d'une famille".
Toujours le même "argumentaire" érigé... En dépit de tout bon sens.