Marine Le Pen n'est pas ravie de "Ravis par Marine (Le Pen)"
Les relations entre le Front national et les journalistes n'ont jamais été un long fleuve tranquille. En mai dernier, l'hebdomadaire Le Point avait notamment révélé des propos attribués à Philippe Martel, chef de la cabinet de Marine Le Pen qui aurait déclaré : « On va vous rentrer dans le lard. Tous ces connards de journalistes institutionnels ».
« Glissement médiatique »
Et pourtant, France 3 a décidé de mettre un coup de projecteur sur le FN, ce soir à 20h45, en diffusant le documentaire baptisé Ravis par Marine (Le Pen). Une plongée d'octobre 2013 à mai 2014 au sein du parti fondé par Jean-Marie Le Pen, réalisée par Frédéric Biamonti. Une démarche destinée à expliquer au téléspectateurs la montée du parti au sein de l'opinion publique et la stratégie du FN pour attirer de nouveaux sympathisants.
Un documentaire qui n'a visiblement pas plu à Marine Le Pen. « Je suis toujours étonnée de l'utilisation de voix extrêmement graves quand il s'agit de reportages sur le Front national ». Et la présidente du parti frontiste d'ajouter dans les colonnes de TV Mag : « Ces commentaires - "il était urgent de comprendre les raisons de la montée du Front national !", "il est urgent de trouver des réponses"… sont très révélateurs : pourquoi ? Il y a souvent un glissement médiatique. On a le sentiment qu'il faut trouver à tout prix des armes pour lutter contre le FN. Dès la première phrase on dénote une démarche politique. Pas journalistique. Quel manque d'imagination ! ».
Une immersion pour « éviter la grille déformante de la diabolisation »
Frédéric Biamonti se défend quant à lui d'une quelconque « diabolisationn ». « Pour éviter la grille déformante de la diabolisation systématique, et tenter de comprendre qui sont vraiment ces nouveaux visages du FN, nous avons choisi l'immersion : 8 mois de tournage d'octobre 2013 à mai 2014, au sein des équipes de campagne du FN, au plus près des candidats », explique le réalisateur dans sa note d'intention.
La compagne de Louis Aliot elle n'en démord pas et pointe « une perte totale de confiance entre les Français et les journalistes ». Tançant, au passage, Canal Plus «le summum de la chaîne bobo », comme elle l'avait précédemment fait avec France Inter, présenté par la présidente du parti d'extrême droite comme « Radio Bolcho ». Les premières images du documentaire diffusé ce soir par France 3 sont disponibles dans la vidéo ci-dessous.
