François Bayrou relance sa campagne au Zénith
Alors que les derniers sondages le donnent au coude à coude avec Jean-Luc Mélenchon, François Bayrou a voulu donner un nouveau souffle à sa campagne à moins d’un mois du premier tour de la présidentielle. Devant un Zénith de Paris plein, le candidat du MoDem s’est donné comme objectif de crédibiliser son programme en se projetant dans les six premiers mois de sa présidence.
« Je suis venu vous parler d’espoir », a-t-il commencé devant les milliers de militants et sympathisants venus l’écouter. Sous les « Bayrou président » et « on va gagner » du public, le candidat a fustigé ses concurrents de l’UMP et du PS, assurant que ce sont « eux qui nous ont conduits là où nous sommes, ils ont endormi le peuple français en refusant de regarder la réalité, ils nous ont conduits sur le chemin du déclin, faute de prévoir avant de gouverner ». Et d’ajouter : « ils nous disent « la crise vient d'ailleurs » (…) Tous ces faux semblants, je les récuse. Je viens devant vous avec un message franc, avec ce message : la crise, elle ne vient pas d'ailleurs, elle vient de chez nous. Ce qui a nourri la crise, c'est une série de mauvaises décisions ».
Il s’est alors posé comme le choix de la « lucidité, du combat, du courage » pour la France, avant d’annoncer un référendum sur la «moralisation » de la vie publique en cas d’élection. Il a ensuite détaillé et mis en scène les six premier mois de sa présidence.
Du côté de l’économie, M. Bayrou a ainsi plaidé pour une loi de finance rectificative «qui portera en particulier sur des économies dans le fonctionnement de l’État », mais aussi la « création d’un point de TVA et l’abaissement des niches fiscales », le tout à mettre en place « avant le 14 juillet ».
En parallèle il mettra en place la possibilité pour les entreprises de moins de 50 salariés de créer un « emploi sans charges ». Revenant sur sa proposition phare de « produire en France », le candidat du MoDem a assuré qu’il préparerait une « loi-cadre » à ce sujet.
Pour une « France solidaire »
Sur la question de l’éducation, François Bayrou a déclaré ne pas croire « une minute aux sornettes sur les 60 000 postes annoncés par le PS » avant d’annoncer sa volonté de lancer un « Grenelle de l’Éducation » pendant l’été. Il a également pris la défense des professeurs critiqués sur leur temps de travail : « pas un ne tiendrait quatre heures » à leur place, rétorque-t-il aux critiques.
Abordant la question du travail et de la précarité, le leader centriste a promis « à l’automne un grand projet de loi social » qui sera débattu au Parlement et « qui permettra notamment la participation des salariés aux conseils d'administration, limitera le recours aux CDD avec la création d'un contrat de travail unique ». Il s’est également prononcé pour une nouvelle loi « sur l’égalité hommes-femmes ».
Évoquant l’actualité et les drames de Toulouse et Montauban, François Bayrou a estimé que « la République a des questions à se poser ».
« Les tensions montent sans cesse. J'ai assez réfléchi pour vous dire ceci : les guerres de religion ne sont toujours pas finies », a-t-il déclaré avant de présenter son « projet de société, celui de la France solidaire » comme rempart à « l’intolérance, la violence, les trafics de toute nature ».
Ce discours de près de 2 heures s’est conclu sur une note de rassemblement : François Bayrou affirmant qu’il aura besoin des « valeurs des uns et des valeurs des autres » sur tout l’échiquier politique. Il cite, à gauche, la « générosité », le « partage » et retient à droite, « l'esprit d'entreprise » avant de faire valoir la « solidarité » et « l'esprit de justice » qui règnent au centre.
Crédit photo : AFP
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