Campagne de François Hollande : le changement, c'est maintenant ?

Publié le Vendredi 30 Mars 2012
Campagne de François Hollande : le changement, c'est maintenant ?
Campagne de François Hollande : le changement, c'est maintenant ?
Dans cette photo : François Hollande
Cette semaine, notre éditorialiste Sonia Mabrouk se penche sur le cas Hollande, rattrapé dans les sondages par son rival Nicolas Sarkozy et confronté à la poussée de Jean-Luc Mélenchon. A moins d'un mois du premier tour du scrutin, la campagne du candidat socialiste traverse une période de plat.
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« Si on reste sur place, on recule », disait Coluche. Cette phrase du célèbre humoriste fait sérieusement réfléchir dans le camp de François Hollande. Alors que le candidat PS connaît une lente érosion dans les sondages, certains l’exhortent à donner un second souffle à sa campagne. Face à l’irrésistible poussée de Jean-Luc Mélenchon et à la combattivité sans failles de Nicolas Sarkozy, François Hollande doit-il modifier sa stratégie ?

Deux visions s’opposent parmi ses proches. Les élus de terrain, maires et sénateurs socialistes réclament un changement de braquet à moins de 25 jours du premier tour. Très présents sur le terrain, ils sont les premiers à mesurer et à s’inquiéter du succès de Jean-Luc Mélenchon. Le tribun du Front de gauche a réussi son pari. Il a su créer de l’attente, de la ferveur et du désir. Il est indéniablement la découverte de cette campagne. Son score à deux chiffres inquiète aujourd’hui bon nombre de socialistes. D’une part, il prend directement des voix au candidat PS. D’autre part, il risque d’effaroucher un électorat centriste tenté par le vote Hollande. Pour toutes ces raisons, certains élus en appellent au sursaut. Selon eux, le candidat socialiste doit s’appliquer à lui-même son slogan : « Le changement, c’est maintenant ! ».

C’est une toute autre musique que l’on entend du côté des ténors du PS. De Ségolène Royal, en passant par Martine Aubry jusqu’à Laurent Fabius, tous l’affirment : nul besoin de second souffle. François Hollande mène une campagne habile depuis plus d’un an. Les poids lourds du parti veulent surtout éviter une opposition frontale entre leur champion et Jean-Luc Mélenchon. Un tel cas de figure ne pourrait que profiter à celui qui crie plus fort. C’est pour cette raison que le camp Hollande rappelle matin, midi et soir que leur seul adversaire, c’est Nicolas Sarkozy.

Et qu’en pense le principal concerné ? Officiellement, François Hollande rejette cette idée de second souffle. Pour justifier sa stratégie, il se réfère volontiers à François Mitterrand. Le seul président socialiste de la Ve République avait pour habitude de répéter : « Par mauvais temps, il faut garder le cap ». Mais sur le terrain, l’inflexion se fait déjà sentir dans le discours du candidat. La tonalité est clairement plus antisarkozyste et l’appel au vote utile plus que jamais d’actualité.

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