"Touche pas à ma pute" : la pétition qui défend la prostitution
Publié le 29 octobre 2013 à 19:15
Par Marie-Laure Makouke
Plus de 40 ans après le Manifeste des 343 qui militait pour les droits des femmes à disposer de leur corps, le magazine « Causeur » s’apprête à tourner cette initiative féministe en dérision à travers le Manifeste des 343 salauds et leur pétition « Touche pas à ma pute » qui défend la prostitution.
"Touche pas à ma pute" : la pétition qui défend la prostitution "Touche pas à ma pute" : la pétition qui défend la prostitution© iStock
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En avril 1971, le Manifeste des 343 publié dans le Nouvel Observateur avait pour but de réaffirmer la liberté des femmes à disposer de leur corps en défendant l’interruption volontaire de grossesse. À travers cette pétition, les signataires, qualifiées à l’époque de salopes par Charlie Hebdo et parmi lesquelles Simone de Beauvoir, Catherine Deneuve, Françoise Sagan ou encore Marguerite Duras, déclaraient s’être fait avorter, s’exposant ainsi à des poursuites.

Une initiative historique pour la cause féminine qui pourrait prochainement être tournée en dérision. En effet, le magazine Causeur s’apprête à publier dans son numéro de novembre une pétition intitulée « Touche pas à ma pute », porte étendard du Manifeste des 343 salauds. Alors que l’Assemblée nationale doit se prononcer sur le projet de loi sur la prostitution et la pénalisation de ses clients, les signataires de cette pétition réclament la liberté de disposer du corps des travailleuses du sexe contre rémunération et sans être inquiétés.  

>> Faut-il pénaliser les clients de la prostitution ? Lire notre tour d’horizon des arguments <<

Une position contre laquelle s’élève Anne Zelensky, présidente de la Ligue du droit des femmes et signataire du manifeste de 1971. Dans une tribune publiée sur lemonde.fr, elle dénonce un « tour de passe-passe pervers » mettant la liberté au service de la défense d’un esclavage moderne. « Comment peut-on revendiquer comme liberté ce qui en fait la bafoue ? », interroge-t-elle, rappelant que la prostitution n’est pas synonyme de liberté. Et de souligner qu’outre de rares exceptions,  la majorité des femmes qui se prostituent le font par contrainte, qu’elle soit économique ou psychologique. « Soyons sérieux : ce n'est pas une partie de plaisir d'ouvrir ses jambes à la demande, plusieurs fois par jour », conclut-elle.

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Société feminisme sexisme
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