Gleeden, les femmes infidèles et les grosses voitures : l'étude de trop ?

Publié le Vendredi 15 Novembre 2013
Gleeden, les femmes infidèles et les grosses voitures : l'étude de trop ?
Gleeden, les femmes infidèles et les grosses voitures : l'étude de trop ?
Une étude réalisée par le site de rencontres extra-conjugales Gleeden montre que les femmes infidèles s'intéressent particulièrement aux voitures de leurs amants, et ont une préférence pour les «  grosses berlines allemandes ». Une enquête caricaturale qui est loin d'être un cas isolé.
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Jeudi, le site de rencontres extra-conjugales Gleeden a publié sur son site sa « nouvelle enquête exclusive » répondant à la question suivante : «  Quels sont les critères importants dont doit disposer un amant potentiel ? » Les résultats sont édifiants : l’étude réalisée auprès de 2059 femmes Françaises, Belges et Suisses mariées (ou en couple), souligne que 68% des sondées avouent préférer les hommes possédant une voiture que ceux sans moyen de locomotion. Et le site se propose de lister les critères les plus plébiscités par les femmes : dans l’idéal, elles succomberaient à une Mercedes, un modèle 4x4, une voiture de couleur blanche, aux vitres teintées et avec sièges en cuir. Et visiblement, plus c’est gros mieux c’est : si le modèle 4x4 est le favori de 34% des sondées, 26 % restent séduites par une grosse berline. Karine, inscrite sur le site depuis plus de 6 mois avoue : « Je craque plus facilement pour un homme possédant une belle et grosse voiture », et d’ajouter : « Si pour notre première rencontre mon amant vient me chercher dans la même Twingo que j'ai à la maison, je serai forcément un déçue. » Vénales les femmes ? C'est manifestement ce que cette étude cherche à démontrer. 

Des enquêtes aussi nombreuses que les clichés qu’elles véhiculent

Une étude de plus sur les femmes, qui font l'objet de toute les curiosités depuis quelques années. Dans un entretien accordé au Figaro en octobre 2012, Sylvaine Pascual, spécialiste en ressources humaines et en management soulignait d'ailleurs : « Le surflux d'études en tous genres sur les femmes est tout sauf bénéfique. Cette visibilité entretient les différences entre les sexes et encourage le cliché. On transforme des tendances en vérités universelles. » Une autre enquête, réalisée par le même site de rencontres, affirmait en août dernier que les blondes étaient plus infidèles que les brunes : «  C’est bien connu, les infidèles accorderaient un soin particulier à l’entretien de leur propre image, dans la perspective de séduire. » Mais le site ne s’arrête pas là. Quelques lignes plus loin, on lit : «  En analysant les données déclarées par ses utilisateurs, Gleeden révèle ainsi que la femme infidèle est blonde dans 36% des cas, sans toutefois préciser s’il s’agit de couleur naturelle ou non. Souvent associé à une personnalité naïve dans l’imaginaire collectif, cet attribut capillaire serait pourtant le 1er signe extérieur de l’infidélité au féminin, réhabilitant les femmes blondes en stratèges capables d’organiser leurs incartades secrètes sans laisser s’immiscer le moindre doute dans l’esprit de leur officiel. » Matérialiste, perfide, manipulatrice et vénale : autant de caractéristiques qui définissent donc la femme selon Gleeden.

Des enquêtes machistes qui participent au phénomène de sexisme ordinaire

Dans la famille des études misogynes, l’entreprise Miratech et ses partenaires internationaux révélait sur son site en 2011 dans le cadre de sa première étude «  eye tracking » que «  les hommes sont obsédés et les femmes sont vénales ». L’enquête avait pour vocation d’observer la façon dont hommes et femmes regardent la photo d’une jeune femme sexy. Conclusion : parce qu’elles regardent 27% plus longtemps la bague de la jeune fille sur la photo, les femmes sont taxées de « vénales » par le site. Aberrant.
Afin de lutter contre ces stéréotypes sexistes, l’ONU Femmes dénonçait dans une campagne les requêtes misogynes sur Google. On y apprenait ainsi que lorsqu’un internaute tape «  les femmes ne devraient pas », le moteur de recherche propose les expressions les plus recherchées, soit : « les femmes ne devraient pas avoir de droits », « les femmes ne devraient pas voter », « les femmes ne devraient pas travailler »… Des résultats qui font écho au ton misogyne des enquêtes réalisées sur les femmes dont nous donnons quelques exemples ici. Renforçant des clichés sexistes profondément ancrés, elles tendent à les banaliser : relayées en masse sur les réseaux sociaux et sur des sites d’informations, elles acquièrent une légitimité et une crédibilité injustifiées. En somme, elles sont des instruments du sexisme ordinaire.

Manon Adoue

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