Kristen Stewart, réalisatrice couronnée.
La superstar lesbienne est revenue du prestigieux Festival de Deauville triomphante. Le Prix de la Révélation lui a été décerné pour son tout premier film en tant que réalisatrice : The Chronology of Water, attendu en octobre prochain dans nos salles. Une première œuvre très personnelle et forcément sulfureuse qui voit cette comédienne passée de Twilight au cinéma d'Olivier Assayas (César à la clef pour Sils Maria, oui oui) dévoiler un tout nouveau visage d'artiste. Le visage d'une cinéaste.
Grosse année pour Stewart d'ailleurs : fiançailles hyper médiatisées en compagnie de sa bien aimée, lancement sur le marché vidéo de son dernier grand rôle (la romance queer fiévreuse et ovniesque Love Lies Bleeding, que nous vous conseillons fortement) et enfin, ce sacre en tant que réalisatrice, pour ce film qui vient de dévoiler, justement, sa bande annonce. Enfin.
De toutes premières images à découvrir ci-dessous...
Cette bande annonce tant attendue dévoile les dessous d'un film révolutionnaire.
A sa manière en tout cas. The Chronology of Water, qu'est-ce que c'est ?
Et bien, c'est le portrait d'une jeune femme dont la vie tumultueuse nous sera relatée sans concessions, "de ses premiers souvenirs d'enfance dans le nord-ouest du Pacifique, à ses relations toxiques, ses victoires et des défaites", relate la présentation de son distributeur, l'incontournable Les Films du Losange. Le film coécrit par Kristen Stewart et Andy Mingo, d'après les mémoires éponymes de Lidia Yuknavitch, invoque notamment dans son casting la Britannique Imogen Poots, mais aussi Thora Birch, la star de American Beauty.
Les Films du Losange, c'est un distributeur mythique, à qui l'on doit notamment les films d'Eric Rohmer. Stewart, qui à l'instar de Robert Pattinson a connu un beau virage de carrière du côté du cinéma d'auteur européen, est à coup sûr consciente de cet héritage.
Mais c'est autre chose qu'elle propose, quelque chose de plus transgressif : un "female gaze", pour reprendre les termes phares de l'essai Le regard féminin de la critique cinéma Iris Brey (en révérence à la théoricienne Laura Mulvey), et plus encore, un "queer gaze" - un regard queer.
En tant que réalisatrice lesbienne, la star de Twilight privilégie effectivement sur ses personnages un regard neuf, audacieux, plus que jamais focalisé sur l'expérience féminine, entre sensibilité, sensualité, et nécessité de s'émanciper des clichés et des stéréotypes normalisés par les points de vue patriarcaux. Et cela pose aussi, vu le sujet, la question du désir, et de comment il est mis en scène : proposer un regard féminin, et queer, c'est justement révolutionner ce champ-là du langage et de la représentation. Aux antipodes de la libido masculine.
Ainsi La Chronologie de l'eau, détaille Les Films du Losange, se présente comme une "exploration approfondie de la sexualité, de la créativité, un regard sans faille sur tous les détails sanglants du corps féminin et une représentation sensible du vocabulaire émotionnel de la jeunesse"
Très prometteur. Et forcément sulfureux.