“Corvée de sexe”
Les mots sont dits : c'est ainsi que la sexologue Maylis Castet voit la situation de nombreuses femmes qui viennent la consulter. Des femmes en couple et pas seulement.
Effectivement, lors de ses consultations, témoigne-t-elle au micro de France Inter dans l'interview à retrouver -ci-dessous, l'érudite observe "des femmes piégées dans un cercle vicieux, qui ne perçoivent pas encore que l’origine de leurs douleurs provient du fait qu’elles se forcent à satisfaire sexuellement leur compagnon", tel que le résume la radio, "indépendamment de toute notion de désir ou de plaisir".
"52 % des femmes de 18 à 40 ans se sont déjà forcées à faire l'amour sans en avoir envie", confirme la sexologue.
Et ce n'est pas tout. Il faut écouter ses observations accablantes...
La sexologue Maylis Castet a beaucoup à dire sur cette "corvée de sexe". Qui donne l'impression que l'idée notamment de "devoir conjugal", indissociable du viol conjugal, est encore d'actualité.
"Ce sont des femmes issues de tout milieux sociaux, et hélas beaucoup de jeunes femmes. Je les entend quand elles viennent me voir en consultation. En fait, elles ne le disent pas de cette manière. Elles me demandent de les aider à 'refonctionner' physiquement. Pour pouvoir satisfaire leur conjoint. C'est un cercle vicieux car cela les renvoie à ce qui est la cause de leur souffrance", détaille l'oratrice.
"Ces femmes sont aliénées par l'idée, normalisée dès la révolution sexuelle des années soixante, qu'il faudrait à tout prix être une femme sexuellement épanouie. Quitte à se forcer à faire l'amour"
En somme, il y a une injonction au sexe, qui incarne une véritable pression sociale.
"Elles se sentent coupables si elles n'arrivent pas à faire l'amour, elles veulent être dans le coup, elles croient que c'est important et que c'est elles le souci"
Et quand on lit les réactions, nombreuses sur TikTok, à cette analyse, on constate que la chose est tout à fait réelle.
Lisez donc...
"Haha on est toutes passées par la : « aller comme ça il sera content, il va plus bouder et moi j’aurai la paix quelque temps » que c’est triste !!!", "Je suis passée d’une relation toxique où je devais me forcer, à un homme qui entend et comprend tout, me force à rien. C’est un tel bonheur quand t’as connu l’inverse … même si ça devrait être normal à la base", "Elles disent oui. Pour éviter les conséquences d'un refus", "C est effrayant.", commentent les internautes sur TikTok à la vision de cette séquence édifiante,
"Je pense qu’on sait toutes forcer au moins 1 fois sans parler des hommes extra insistant qui parfois le son tellement qui en quelque sorte nous force", j'ai 24ans et quand j'étais petite, mon père me disait que je devais satisfaire mon futur mari car sinon il ira voir la voisine et que cetait normal...à partir du moment où on nous met ça dans le crâne dès notre plus jeune âge encore au 21ieme siècle, je ne suis pas étonné de ces chiffres..."