Sommes-nous tous des fétichistes du pied ?

Publié le Mardi 29 Juillet 2014
Sommes-nous tous des fétichistes du pied ?
Sommes-nous tous des fétichistes du pied ?
Mais à la fin, qu'avons-nous avec nos arpions ? Pourquoi cherchons-nous toute notre vie à « prendre notre pied » ? Comment expliquer que nos petons constituent une partie du corps si érogène ? Ne sommes-nous tous pas des fétichistes refoulés ? Autant de questions qui nous taraudent au point de nous faire perdre l'équilibre. Fort heureusement, bon pied, bon oeil, notre spécialiste sexo a pris les choses en main. Si on peut dire…
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On drague en frôlant les pieds sous la table, on prend son pied lorsqu’on jouit, mais pourquoi le pied se glisse-t-il partout dans la relation à l’autre ? Le pied est, en dehors des parties génitales, la partie du corps qui éveille le plus de désir, chez les hommes comme chez les femmes.

Sigmund Freud y voyait un symbole phallique (le fétiche, agissant comme un simulacre, faisant écran à une crainte de castration), mais le neuro-scientifique Vilanayar Ramachandran, qui dirige le centre du cerveau à l’Université de California, située à à San Diego, à trouvé d’autres explications. En explorant les réactions du cerveau chez des personnes amputées, le docteur Ramachandran semble avoir résolu le mystère de la podophilie. Après avoir publié une étude sur les dysfonctionnements du cerveau conduisant au syndrome du membre fantôme (les amputés sentent leur membre manquant comme s’ils étaient encore attachés à leurs corps), un homme qui avait perdu sa jambe, lui a raconté avec beaucoup d’embarras, qu’il ressentait du plaisir sexuel là où son pied n’était plus : « à chaque fois que j’ai des rapports sexuels, depuis 2 mois que j’ai perdu ma jambe, j’ai des sensations dans mon pied fantôme, je sens mon orgasme dans le pied. Mes orgasmes sont bien plus grands qu’avant, parce qu’ils ne se limitent plus à mes parties génitales ».

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Cela a été une révélation pour Ramachandran. Les parties du cerveau qui ont à voir avec le sexe sont, comme celles qui ont à voir avec les pieds, dans le cortex sensoriel. Pour lui, cela fait tout à fait sens qu’il y ait un chevauchement entre les deux et qu’ainsi le pied puisse également être une zone érogène. Ainsi existe également la probabilité que toutes les personnes dites « normales » aiment que l’on s’occupe de leurs pieds pour les mêmes raisons.


1000 avant JC, on prenait déjà son pied

Le fétichisme des pieds remonte à loin : les premières traces dans l’histoire remontent à 1000 ans avant Jésus-Christ, on le trouve en Egypte comme chez les Arabes et les Romains (ces derniers interdisaient aux prostituées de porter des chaussures). Et au dire de certains historiens, la pratique grandit à chaque fois que surviennent des épidémies de maladies sexuellement transmissibles: aux XIIe, XVIe et XIXe siècle, avec la gonorrhée et la syphilis, et à nouveau au début des années 80, avec le sida.
Pour le chercheur James Giannini de l'université d'État de l’Ohio (USA), l’émancipation féminine aurait également eu un impact sur les désirs de pieds, reflets d’une posture où la femme est dominante. Sigmund Freud avait déjà suggéré, en son temps, l’existence d’un lien entre l’intérêt sexuel pour les pieds et la soumission. Rien ne semble le contredire aujourd’hui, car sur Internet, les sites spécialisés font corréler l'érotisme du pied, et l’érotisme de la femme dominante avec un homme soumis.


Avec le pied, tout existe, tout est possible

Le fétichisme du pied prend de nombreuses formes : entre le désir de voir une femme chausser de hauts talons, d’admirer ses orteils, de les sucer jusqu’à la mener à l’orgasme, de bander son pied, de lécher sa chaussure, ou de demander à se faire marcher dessus, tout existe, tout est possible. Selon les cultures, la taille du pied change : l’anthropologue Daniel Fessler remarquait que les pieds étaient plus séduisants petits dans un bon nombre de pays (les Chinois comme les Perses allant jusqu’à contraindre le pied pour qu’il reste petit), et même la pantoufle de vair de Cendrillon ne pouvait aller qu’à un pied très menu.

L’anthropologue Don Symons, auteur de « The Evolution of Human Sexuality » note que dans une perspective évolutive, la femme enceinte perdait en séduction car ses pieds se développaient d’une demi-pointure au moins, et était perçue comme moins attrayante, ne pouvant engager une nouvelle reproduction pendant la grossesse. Pour les biologistes Thornhill et Gangestad, c’est le taux d’oestrogènes qui limiterait la taille des os du pied et donc les petits pieds seraient indicateurs d’un bon taux de fertilité.

>> Grossesse : pourquoi les pieds des femmes enceintes grandissent ? <<


L’art de reluquer les pieds

Le goût du pied ne se limite pas à celui de la femme ; les hommes hétérosexuels et homosexuels cherchent à voir, sur Internet, autant de pieds que de pénis, de poitrines ou de fesses. Et si aucune étude ne s’est intéressée à la façon dont les femmes s’intéressent ou non aux pieds des hommes, elles sont en tout cas nombreuses à juger à homme à ses chaussures et à avoir des idées très arrêtées sur les pieds.


Mais l’essentiel reste, pour l’un et l’autre sexe, qu’ils prennent leur pied comme ils l’entendent

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