Rejoignez-nous sur les réseaux sociaux

Alcool : les femmes pratiquent de plus en plus le "binge drinking", et c'est inquiétant

Publié le Mardi 23 Janvier 2024
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
Alcool : les femmes pratiquent de plus en plus le "binge drinking", et c'est inquiétant
10 photos
Doit-on s'inquiéter de la consommation d'alcool chez les femmes ? En tout cas, les dernières données de Santé publique France suggèrent de rester alerte !
À lire aussi

La consommation d'alcool chez les femmes serait-elle alarmante ? Les dernières données de Santé publique France ont le mérite de poser la question : elles révèlent effectivement une augmentation notable de la "consommation ponctuelle excessive" chez ces dernières. C'est à dire ?

C'est à dire que les femmes de plus de 35 ans ont davantage tendance à consommer plus rarement, mais beaucoup. Jusqu'à 6 verres d'alcool en une seule soirée ! Ces "alcoolisations ponctuelles importantes" peuvent se définir autrement, rappelle ELLE : comme du "binge drinking" !

Autrement dit, pour reprendre les mots du site du Ministère de la santé et des solidarités : "La consommation massive d'alcool dans un temps très court avec une recherche intentionnelle et organisée d'ivresse, consommation ponctuelle qui des effets sur le consommateur lui-même et pour les autres : accidents de la route, violences physiques, morales ou sexuelles, coma éthylique".

Pratique populaire chez les plus jeunes jadis...

Forte chez les trentenaires mais faible chez les plus jeunes ?

Le binge drinking est une pratique dangereuse. On l'associe surtout aux plus jeunes : une consommation excessive à laquelle s'adonne des groupes d'amis durant des soirées trop arrosées. Comme un challenge, visant à tester ses propres limites. Quitte à franchir la ligne rouge.

Mais si en 2020 23,7% de la population âgée de 18 à 75 ans franchissait la ligne rouge en terme de consommation d'alcool (plus de dix verres standard par semaine) il est à noter cependant qu'un ado de 17 ans sur cinq "n'aurait jamais bu d'alcool de sa vie", à en croire les tout nouveaux chiffres de l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT). Ce qui implique donc une grosse baisse du binge drinking.

Mais pas forcément chez les femmes de 35 ans et plus donc. Sujet d'autant plus sensible que celui de l'alcoolisme au féminin est encore très tabou. De plus en plus de personnalités s'exercent à le briser, comme l'actrice Camille Lellouche, Véronique Sanson, Jessica Simpson... Et ce alors qu'en 2021, entre 500 000 et 1,5 million de Françaises affirmaient entretenir une "consommation problématique d'alcool".

Stéphanie Braquehais, autrice du super témoignage Jour Zéro, sur l'alcoolisme chez les femmes, résume très bien la situation : "Si vous vous demandez si vous avez un problème avec l'alcool, c'est que vous avez un problème avec l'alcool [...] Personne n'est d'accord sur ce qu'est l'alcoolisme".

"Est-ce trop boire, mal boire, souffrir de sa consommation, dévier du consensus social qui norme cette consommation ? [...] Lorsque quelqu'un arrête de boire, on ne peut s'empêcher de penser qu'il a un problème. L'alcool serait-il la seule drogue qui rende malade quand on arrête d'en prendre ?"

Mickael Naassila, président de la Société française d'alcoologie, déconseille à ce sujet plus de deux verres d'alcool par jour. Et précise :"Toute consommation d'alcool est aussi associée à une augmentation du risque de pathologies cardiovasculaires et digestives. Si vous vous réveillez avec des maux de tête, des nausées et un grand sentiment de malaise, il y a de fortes chances que vous ayez pris un verre de trop"